À l’opposé du Studiolo de Fabrice Ausset se situe la Garçonnière en grisaille conçue par Atelier Tristan Auer, Wilson Associates pour l’exposition AD Intérieurs 2016 à la Monnaie de Paris.
Apres avoir fait ses armes chez Philippe Starck et Christian Liaigre, Tristan Auer propose depuis 2002 de prestigieuses réalisations aux formes multiples, dont celle de la rénovation des fameux Bains Douches ou encore celle non moins prestigieux Hôtel le Crillon place de la Concorde. Il se doit également de mentionner que depuis l’an dernier Tristan Auer anime le studio de création parisien de l’importante société d’architecture d’intérieur Américaine: Wilson Associates.
De toutes les pièces de la Monnaie de Paris, Tristan Auer a choisi la plus petite et pourtant la mieux conservée, la seule pièce ayant conservé ses boiseries d’origine et c’est tout naturellement que l’architecte d’intérieur a choisi d’en conserver les parties originelles, tout en l’habillant suavement de collections.
Comme le thème étant celui l’univers du collectionneur et étant amoureux de longue date du travail de Michel Anasse (période 1963-1973, « les volumes éclatés »), il a choisi de réaliser une pièce qui puisse contenir ces fontes d’aluminium en volumes éclatés où on peut faire et refaire la sculpture à son grès..
« Pur brutalisme et en même temps très suave, doux et bizarrement assez féminine »
Chaque pièce et sculpture est grise, monochrome, aux surfaces pourtant lisses, d’autres granitées, mattes.« Nous avons développée cette cage qui va venir présenter les sculptures comme dans une galerie où la sculpture permet de mettre en valeur et révéler la pièce en elle-même » explique Tristan Auer. « Le dessin est d’ailleurs arrivé en à peine 30 minutes car j’ai très vite visualisé cette garçonnière, toujours secrète et cachée mais essentielle où l’homme traque sa proie -d’où l’idée de la cage, structure masculine, que vie contrebalancer la structure du canapé, dessiné à l’organe pour les Bains Douches ».
La pièce doit se découvrir par de multiples sens, plongée dans une semi obscurité, le sol, sur lequel le visiteur est invité à se déchausser, est en peau d’agneau rappelant l’arrière des vieilles Bentley, « dans la continuité de la garçonnière où l’on arrive à la verticale et où l’on veut finir à l’horizontale sur une peau de bête douce et agréable ».
L’architecte voit la pièce comme la continuité d’un vêtement, à la décoration minimaliste et dans laquelle on se sent bien:
« Je traite mes architecture comme un vêtement, proches de la personne qui les habite, faits et taillés à sa mesure: pour soi et non pour les autres. »
« Après il y a le traitement de la lumière avec ses différent jeux afin de mettre en valeur les et pièces et sculptures de Michel Anasse, la lumière étant un élément que j’aime particulièrement travailler. D’ailleurs au lieu d’avoir une fenêtre ouverte sur les quais de Seine, nous avons drapée celle ci d’un épais rideau et ouvert la pièce sur une fenêtre au décors imaginaire. Il s’agit d’une laque travaillée à la manière traditionnelle Japonaise qui a été réalisée par Anne Midavaine qui reproduit cette faite par son père il y a 80 ans ».
Le tissu signé Pierre Frey et spécialement réalisé pour l’occasion vient tapisser cette pièce à découvrir les yeux fermés afin de mieux en ressentir l’histoire…
Plus d’info sur le designer: Atelier Tristan Auer, Wilson Associates
By: Blog Esprit Design
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Pas facile de se faire une idée d’un espace en photo….. Dans un cadrage moins serré que les tiens ou ceux de yann deret ceux du photographe Olivier Amsellem, , on a une autre vision: celle d’une enfilade de pièces… http://s1.lprs1.fr/images/2016/08/30/6079907_1-visuel-de-cor-7198e143807-original.jpg
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Ceci est tout à votre honneur Prof Z. Chacun ses goûts.
Comme la haute decoration n’est pas vraiment ma tasse de thé… je trouve interessant de déconstruire tout ce bel edifice ce qui permet d’apprendre la grisaille dans le champ des Beaux Arts c’est à dire la peinture monochrome en camaïeu de gris…. sous le ciel de plomb parisien… Une garçonniere d’ensemblier du debut du XX pas vraiment pour les jeunes filles en fleur ….. Je les effraie même esthétiquement avec mes meubles noirs de Charles Rennie Mackintosh de 1918 , c’est dire….
J’imagine mal les caracteres « Le Grand Inquiet », le « Dédoublement de la Personnalité » de Michel Anasse dans une garçonniere. Ce mot vieilli qui date des rendez vous galants du XIX à l’époque d’ Honoré de Balzac designe un petit appartement occupé soit par un homme célibataire, soit par un homme marié qui l’utilise pour retrouver . . ;Il s’agit de sculptures aux ambivalences affectives et cruelles, anthropomorphiques et fantasmagoriques composé de parties d’oiseaux, d’insectes et d’humains . Elle font plus peur que l’araignée de Louise Bourgeois…… Pourquoi pas un Bacon qui defigure des portraits et un velikovick qui disseque les souris dans un pied à terre de Jack l’eventeur.
Belles photos ton sur ton d’une grisaille qui fait écho dans cette expo AD interieurs au camaïeu en cuisine salon d’Ora Ito posé sur un sol Palais Royal de Buren. Plus qu’une garçonnière Tristan Auer fait une boîte qui n’est pas de nuit mais de clair obscur en tissus precieux , texturés et chamarés de Pierre Frey Paris . Il y plonge une collection des sculptures métallique de Michel Anasse,de la Galerie Thomas Fritsch , Paris. Les sculptures en musée et en galerie sont toujours sur du blanc … Tout cela est plus moderne de la première moitié du XX pour ne pas dire bourgeois XIX que contemporain .