On s’est rendus à la 12e édition de la Biennale internationale de design de Saint-Etienne ! Le thème ? Bifurcations. Une notion éminemment vaste, à comprendre ici par la nécessité de changer de paradigme, de penser autrement. Exploration.
Le thème a été choisi avant que la pandémie ne se propage à l’échelle mondiale, mais s’inscrit parfaitement dans ce que la crise n’a fait que décupler. Olivier Peyricot, directeur du pôle de recherche de la Cité du design le rappelle, cette édition 2022 ne s’installe plus dans le grand geste d’il y a 10 ans, mais dans une radicalité subtile, des propositions parfois très concrètes sur lesquelles il convient de se pencher avec modestie pour en comprendre toutes les dimensions.
Découvrons ensemble les 7 expositions que nous avons préférées !
Singulier Plurielles, Dans les Afriques contemporaines
Franck Houndégla nous fait voyager au milieu de multiples propositions de design contextuel qui exposent la force créative et pleine de bon sens du continent africain d’aujourd’hui. Dès le début de l’exposition, des cartes nous interrogent sur la perception conventionnelle que nous pouvons avoir du continent africain, qui entrave notre prise de recul.
La voiture Karenjy en est la parfaite représentation ; développée à Madagascar, elle n’est pas issue d’une production isolée des secteurs économiques locaux. Sa production est liée à la production agricole, au recyclage textile et aux activités d’hôtellerie qui font le maillage économique local. Elle est déstandardisée et offre une réponse contextuelle, à une échelle quasi-artisanale ce qui en fait le parfait outil de déplacement mais aussi l’outil de développement territorial idéal.
Une exposition riche, qui va du lave-main low-tech pour faire face aux pandémies au mobilier contemporain créé en circuit-court en passant à des initiatives qui dépassent l’objet comme un centre de production agroécologique intégré.
Lieu Cité du design, Bâtiment H
Commissariat Franck Houndégla, scénographe, designer et docteur en architecture
Le Monde, sinon rien Pour un Bauhaus du vivant
Souhaité comme un outil d’expérimentation, l’exposition retrace le travail d’étudiants qui se sont posés en chercheur à partir du monde qui leur est donné de voir. Tantôt numérique, l’exposition expose également le travail de la main.
Elle expérimente, explore, extrapole usages et fonctions. Une exposition à découvrir, suivie de sa voisine, FABécole qui propose différentes itérations autour des matériaux avec des pièces créées exclusivement avec des entreprises locales. Coup de cœur sur le travail du marbre avec structure alvéolée en aluminium pour offrir une table d’extérieur transportable !
Lieu Cité du design, Bâtiment H
Commissariat Benjamin Graindorge, École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse) et Sophie Pène, Learning Planet Institute
At home, Panorama de nos vies domestiques
Le confinement nous a plus que jamais assigné à résidence, et a offert à nos domiciles une redéfinition globale des usages qui y sont liés. S’ils se cantonnait jusque là à répondre des besoins de replis sommaires, ils sont devenus en quelques mois de véritables lieux de vie extrapolés de toutes parts.
Ce sont ces notions que l’exposition questionne, autour de 5 grands thèmes que sont Les visions utopique (qui expose une vision idéalisée de la représentation de la maison, notamment par les médias), l’abri (qui plonge à la source même de la fonction de l’espace domestique des humains jusqu’aux êtres vivants en général), Identités (comme la possibilité pour chacun d’exprimer son identité à travers son domicile), Bien-être (la maison permet à chacun de se développer tant physiquement que psychologiquement, par le sport, la nature in home, le développement durable) et enfin La maison connectée (qui explore le spectre de la technologie à la maison, ses capacités, ses limites)
Lieu Cité du design, Platine Nord
Commissariat Catharine Rossi, Jana Scholze, Penny Sparke, Kingston University, Londres
Dépliages Corps/accord avec l’objet industriel
Une collecte de 40 œuvres que Florian Traullé connaissait ou a découvert pendant sa recherche. Elles lui permettent de mieux comprendre et appréhender son métier autour de grands thèmes qui lui ont semblé essentiels pour bâtir cette agrégation globale : l’eau, s’habiller, bouger et le soin.
L’occasion de découvrir de belles initiatives, tant par le vélo en bambou que par les chaussures recyclables Salomon, jusqu’aux vêtements androgynes.
Lieu Cité du design, Bâtiment H
Commissariat Florian Traullé, designer service R&D chez Salomon
Maison soustraire, a posteriori
Projet expérimental par la designer Mathilde Pellé qui s’est donné 8 semaines pour retirer de manière progressive ? de la matière de 112 objets d’un appartement dans lequel elle s’est donné le défi de vivre.
L’idée ? Se poser la question “Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que moins ?” Un projet qui permet d’identifier les contraintes, absences et manques créées par de telles coupures dans les objets, mais aussi de transformer, émuler et revaloriser des bouts d’objets qui forment et déforment les usages.
Lieu Cité du design, Bâtiment H
Commissariat Mathilde Pellé, designer indépendante
Autofiction, Une biographie de l’objet automobile
L’automobile comme témoin de nos aspirations à aller vers autre chose, comme témoin de notre appropriation des usages, du voyages, de notre rapport à l’environnement. C’est la recherche qu’ont menée les deux commissaires, offrant une manière de mieux comprendre les mutations dans le monde de la mobilité.
Pour se faire, quelques pièces issues de la production de Stellantis (ex-PSA) et plus particulièrement de Peugeot et Citroën viennent étoffer la réflexion, comme l’AMI ONE ou encore la e-legend. Une déconstruction intéressante du monde de l’automobile, à découvrir !
Lieu Cité du deesign, Platine sud
Commissariat Anne Chaniolleau, indépendante et Olivier Peyricot, Cité du design
Le Champ des possibles, Micro-architectures à expérimenter
Direction Firminy pour retrouver Studio Doppel ! Le duo a effectivement investi le Site Le Corbusier en se posant la question de l’espace minimal, comme l’avait fait en son temps Le Corbusier avec son fameux cabanon de Roquebrune Cap-Martin. Ici, l’environnement de départ est le champ céréalier. S’en suive la conception de _ prototypes qui vont du mobilier à la micro-architecture, avec en tête l’idée de réutiliser les bâches agricoles jaunes, les savoir-faire des charpentiers, et les réfléxions du duo sur les bifurcaitons en cours et à venir. Une exposition passionnante, dans un lieu fabuleux !
Lieu Église Saint-Pierre, Site Le Corbusier,Firminy
Commissariat Géraldine Dabrigeon, Site Le Corbusier
Scénographie Döppel Studio
Et maintenant, à vous de jouer !
Biennale Internationale Design Saint-Étienne – du mercredi 6 avril au dimanche 31 juillet 2022
Horaires Cité du design
Du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00
Fermeture à 20h00 le samedi
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