Rencontrée il y a quelques mois lors de la présentation de sa nouvelle cuisine « Salinas » dessinée pour BOFFI, Patricia URQUIOLA a pris le temps pour BED de revenir sur son parcours et ses actualités, distillant au passage de précieux conseils…
– Bonjour Patricia, Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Je suis née en Espagne, architecte de formation et designer de profession. J’ai étudié à l’école Polytechnique de Madrid, puis je suis allée en Italie, à Milan, où j’ai fait un échange Erasmus avant l’heure puisque les équivalences européennes n’existaient pas encore. Là bas, j’ai eu la chance d’avoir des cours avec de grands messieurs comme Achille Castiglioni.
– C’est à Milan que vous avez découvert le design ?
En réalité, j’ai toujours pensé que je deviendrai architecte et non designer. Ce sont diverses circonstances qui m’ont poussées en Italie et il se trouve que là bas les professeurs les plus intéressants étaient architectes ET designers. En Espagne, comme ailleurs, les gens sont sensibles et s’intéressent aux chaises, aux tables, mais en Italie c’est différent.
Pour les italiens, le design c’est normal.
Aujourd’hui, soit tu étudies l’architecture, soit tu choisis le design, il faut choisir. A l’époque, ce n’était pas le cas à Milan et ça aidait à ne pas être spécifique et à devenir un « projetiste » très ouvert. D’une certaine manière, c’était deux professions en une.
– Le fort lien entre Architecture et design est-il une caractéristique de Milan ?
Je ne sais pas si c’est une caractéristique milanaise mais cela a été très important pour moi. Si j’étais restée en Espagne, je serai surement devenue architecte. Je pensais à cette époque que le design était une discipline voisine et surement intéressante. A Milan, cela c’est fait naturellement.
– Comment fait-on pour travailler au contact des plus grands designers ?
Achille CASTIGLIONI, j’ai travaillé avec lui à l’université après mon mémoire de fin d’études. Cela était une expérience magnifique, c’était passionnant. Il venait toujours en vélo, avec des valises remplis de produits qu’il décortiquait avec les étudiants. Je faisais l’assistante, je présentais les produits! Je l’aimais beaucoup et ça a été pour moi très formateur. Par la suite, je l’ai retrouvé quand je travaillais chez DE PADOVA. Une fois de plus, cela a été pour moi une nouvelle expérience incroyable.
Par la suite, j’ai rencontré Pierre LISSONI. Nous nous sommes bien entendus et il m’a demandé de venir le rejoindre au sein de son studio. C’était très intéressant et plus facile qu’avec CASTIGLIONI puisqu’il n’a que six ou sept ans de plus que moi. C’est comme ça que j’ai rencontré toutes les entreprises avec lesquelles il travaillait à l’époque (CASSINA, BOFFI, MOROSO, etc…) et avec lesquelles je travaille aujourd’hui.
– N’est-ce pas difficile de trouver son écriture et prendre son envol lorsqu’on travaille auprès de ces designers ?
CASTIGLIONI, c’est moi qui avait voulu suivre ses cours qui étaient à mon sens les plus intéressants. Pour MAGISTRETTI, je le connaissais déjà quand j’étais plus jeune, puisque je le croisais tous les été en vacances à IBIZA. Il y avait une maison, et moi j’y allais en vacances en famille. Il me paraissait presque légendaire et je me rappelle avoir dit à des amis que je voulais travailler avec lui.
Par la suite, ce sont ces mêmes amis qui m’ont introduits chez DE PADOVA en tant qu’architecte. Ensuite, j’ai tout fait pour travailler avec lui au développement des produits. Je ne rêvais que d’une chose, aller à l’étage du développement et travailler avec lui! Je ne tenais pas en place à mon bureau et on me le faisait remarquer… Par la suite c’est Piero LISSONI qui est venu me chercher…
Quand on est jeune, on doit chercher à savoir ce que l’on veut et tout faire pour l’obtenir. On n’a pas encore de bagages ni d’attaches, on a davantage de liberté. Il faut donc se bouger, aller voir du pays, se former et aller à la rencontre des gens que l’on trouve intéressants, sans préjugés.
– Peut-on dire qu’il y a à Milan une véritable culture du design ? Est-ce là-bas que vous avez découvert le mobilier ?
Je ne sais pas, c’est difficile à dire, je pense que cela a été naturel. Lorsque nous parlions de projets avec des amis, il s’agissait aussi bien d’architecture que d’art et de mobilier. Dans mes premières années à Milan (Elle y vit depuis 30 ans), lorsque nous allions chez des amis, tous avaient quelque part LA chaise pliante, transparente et pratique, ou encore la lampe « Parentesi » de FLOS. On en trouvait partout chez nos amis, c’était du bon design assez démocratique. Je pense que cela m’a éduqué et m’a permis de comprendre beaucoup de choses.
A Milan, si vous aviez un voisin avocat, il vous demandait: « Je cherche une lampe, je prends une ARTEMIDE ou une FLOS…? » En Espagne quelqu’un aurait dit : « Je prends une lampe normal ou une lampe design.. ? » et ça n’était pas très positif. En Italie, il y avait une certaine culture du design puisque certains connaissaient même les éditeurs…
– Vous êtes architecte de formation et aujourd’hui designer, décoratrice….
Oui, mais je ne fais pas vraiment la différence. En ce moment, nous sommes en train de travailler sur un projet d’hôtel au bord du lac de Côme et en parallèle, nous avons des projets d’intérieurs et des pièces de mobilier.
– Mettez-vous à profits votre formation initiale…?
Oui. Ce que j’ai vécu à Madrid est très important pour moi. J’y ai fait mes études au moment où tous les professeurs étaient des « modernes » (Issus du mouvement « moderniste »). Pendant ces années là, nous étions pris dans le tourbillon de la révolution postmoderne. Nous pouvions faire tout ce que nous voulions, il fallait seulement aller contre la pensée précédente. C’est dans ces années là (90′) que sont nés les mouvements « MENPHIS » à Milan et « MOVIDA » à Madrid. Des années fantastiques et fondatrices.
C’est pour ces raisons qu’à Milan, j’ai eu envie de changer. Je suis notamment aller à la rencontre de Vico MAGISTRETTI qui était à mes yeux un vieux rationaliste, un peu comme CASTIGLIONI. Ils avaient une attitude très ironique, c’est comme ça qu’il faisait du projet. Je pense que c’est une expérience qui m’a beaucoup aidé à transgresser le postmodernisme par la suite. Les études sont des moments où il nous faut bouger, rencontrer et bouger encore. Vivre ces choses là a été une très bonne chose pour moi.
– Votre formation est donc transversale et votre production aussi. Travaille-t-on de la même manière à ces différentes échelles?
Difficile de généraliser. Quand l’agence a commencé a bien tourner, j’avais la sensation que le monde avait avancé, changé et que la communication avait pris une nouvelle dimension tout comme l’informatique. Tout allait être impacté, tout allait changer.
Aujourd’hui, notre capacité d’information est devenue telle qu’il n’est plus possible de passé à coté des faits de société. Le développement durable est un exemple. Il est devenu une évidence, la question de sa légitimité ne se pose plus.
Avant les années 2000, j’avais l’impression d’être dans un monde perpétuellement en mouvement et aujourd’hui tout est très différent. Au départ, je travaillais des produits exclusifs avec de très belles entreprises et j’étais assez éloignée du grand public. Aujourd’hui je m’en suis rapprochée. Cela me donne de nouvelles motivations et de nouvelles énergies positives…
Cela fait maintenant 6-7 ans que nous travaillons sur des projets hôteliers et actuellement nous planchons sur trois projets complètement différents. Le premier de ces projets d’hôtel a été un établissement haut de gamme à la manière d’une boutique-hôtel. J’avais été obligée de laisser mes préjugés de coté, cela avait été très intéressant.
Aujourd’hui, les clients arrivent chez nous en recherchant avant tout de la qualité. Pas une qualité de matériaux ou de techniques, mais une qualité dans la réflexion, les concepts. A Singapour, nous travaillons actuellement à la conception d’un hôtel « durable » recouvert d’une seconde peau de verre, travaillé d’une façon très nouvelle. Il y a des percements de part en part du building ce qui nous permet de proposer des espaces publiques à la manière de jardins suspendus. Cette tour expérimentale est un projet moyen de gamme qui m’intéresse beaucoup.
Dans le même temps, un client est venu nous chercher pour la conception d’un hôtel haut de gamme à Côme. Premier immeuble véritablement contemporain au bord du lac, il s’agit d’un programme d’une quarantaine de chambres assez luxueuses.
En parallèle, nous terminons un hôtel réalisé dans un vieil immeuble à la demande d’amis espagnols qui possèdent une chaine d’hôtels accessibles, sans être low-cost. Ils sont venus me chercher en me disant : « Nous voulons ta qualité dans cet hôtel« . C’est un autre sujet, c’est passionnant!
Dans le design, il est à mon sens nécessaire de bien comprendre notre rôle, le devoir d’inclusivité. Ne pas rester dans un monde exclusif est quelque chose qui me préoccupe beaucoup, c’est pour ça que j’aime travailler à tous niveaux de gamme. On vient maintenant nous chercher pour notre qualité et l’agence fait toujours de son mieux, mais il est difficile de savoir là où nous allons le mieux réussir, où nous serons les plus pertinents, les plus intéressants. Chaque projet peut être source de recherche et d’innovation, il suffit de le vouloir, même si ca n’est pas toujours évident. Ce sont mes préoccupations actuelles, et c’est ce qui me rend fière.
– Vous sentez vous italienne, espagnole.. ?
Quand tu es d’un pays (l’Espagne) que tu n’as pas quitté à cause d’un problème mais uniquement par envie et par besoin de sortir de ta zone de confort et que tu vis très bien comme ça, c’est une juxtaposition. Je suis absolument espagnole, et tout à fait italienne. Après 30 ans passée en Italie, je suis les deux.
– Existe-il dans votre production des traceurs de vos origines?
Chaque projet a une énergie différente, un thème, un esprit. Pour salinas (La cuisine dessinée pour BOFFI), je ne dirais pas que c’est un projet espagnol. Quand on commence à réfléchir et à parler de cuisine, la première à laquelle j’ai pensé est celle de Salinas.
C’est un village au bord de la mer où mes grands-parents ont une maison et où il y avait toujours beaucoup de cousins. Tout le monde aidait, il y avait beaucoup d’effervescence. Ce n’était pas dans mes habitudes puisque chez moi nous ne faisions pas la cuisine entre mère et fille. Mais à Salinas, c’était comme ça. Il y avait toujours quinze personnes et tout le monde aidait.
C’est une cuisine où il y avait une grande table au centre de la pièce, c’était très convivial. C’est pour ça que j’ai appelé cette cuisine SALINAS. C’est surement la première cuisine qui a eu de l’importance dans ma vie. Une cuisine très ouverte où l’on avait facilement les choses sous la main avec beaucoup d’étagères, contrairement à celles des années 40 . C’était une cuisine de la mer, très ouverte. C’est resté.
– Quelles relations avez-vous aujourd’hui avec les éditeurs? C’est eux qui viennent vous chercher ?
J’ai beaucoup attendu avant d’ouvrir mon studio. Je me questionnais à ce sujet, je voulais être crédible. Je suis quelqu’un de plutôt sociable et j’aime beaucoup travailler en équipe, donc monter mon bureau n’était pas pour moi une nécessité. Que cela ait pris quelques années est finalement une bonne chose parce que cela m’a permis de beaucoup travailler pour d’autres. J’ai appris à lire les projets, à les comprendre, à dialoguer et à m’adapter avant de me lancer.
Quand j’ai commencé, je connaissais donc les éditeurs (MOROSO, DRIADE, etc.), puisque cela faisait des années que je travaillais avec eux pour d’autres . C’est Patricia MOROSO qui m’a donné ma chance et m’a permis d’acquérir ma première crédibilité. C’est la première qui a vraiment cru en moi, elle est aujourd’hui une grande amie.
– Et pour BOFFI, comment s’est déroulée votre collaboration ?
J’avais travaillé avec BOFFI quelques années auparavant avec Piero LISSONI. Je n’étais pas à l’époque en contact direct avec eux, mais j’avais fini par rencontrer et connaitre toute l’équipe, mais je ne savais pas que j’aurais un jour à bosser avec eux.
Il s’est passé 15 ans sans contacts et l’année dernière, à l’occasion de leurs 90 ans, ils m’ont fait savoir qu’ils aimeraient avoir une pièce de moi. Ils m’ont laissé très libres dans mes recherches, sans sujets précis. Il voulait seulement que je travaille sur les proportions de la cuisine… Je leur ai tout de suite dit que je ne voulais pas faire une cuisine « adaptable » qui oblige à avoir toujours des portes fermées. Je voulais faire une cuisine où il y a une structure, mais modulaire, plus légère et pas faite de boites.
Elle est donc modulaire, mais non-adaptable. Je trouve cela plus intéressant. Tous les éléments peuvent être dissociés. Il y en a un central où se situe un rack contenant l’ensemble des éléments techniques. Nous aurions pu faire disparaitre tous ces éléments, mais nous avons préféré les montrer et les dessiner. Ma politique est de rendre chaque élément très clair. On peut connecter des tas de choses sur ce rack et c’est aussi un canal. Tous les fluides y passent et on peut aussi y mettre des plantes aromatiques.
Au final, ce projet offre différents niveaux de finitions possibles jusqu’à une sophistication très poussée (Voir modèle d’exposition), mais cela peut aussi être très simple. On a la possibilité d’avoir des résultats très différents à partir de la même ossature. C’était pour moi très important.
– Quelles ont été les difficultés de ce projet ?
Les projets sont toujours difficiles. A chaque réunion avec un éditeur ou un artisan, tout ce que tu as décidé le mois précédent pose problème. Alors à chaque fois il faut comprendre, accepter, s’adapter et parfois refuser. De retour à l’agence, nous réfléchissons, nous interrogeons le projet avant de les rappeler pour leur dire : « Nous pensons qu’il faut aller encore un peu plus loin dans ce projet, il y a beaucoup de choses à remettre en question » .
Je pense que nous sommes sympa avec eux, donc ça se passe bien, mais ça n’est pas toujours évident. J’ai la chance d’avoir une grande facilité à projeter, alors j’essaie toujours d’aller plus loin…Un jour, chez MOROSO, quand je suis arrivée ils m’ont dit « La journée va être longue aujourd’hui… » Au début, je pensais que je les embêtais, mais en fait je suis simplement pointue.
– On dit souvent du mobilier dessiné par les architecte, qu’il est différent et que cela ressent dans le dessin. Vous, cela ne semble pas être le cas…
C’est parfois vrai, mais je ne pense pas que cela soit mon cas. J’ai une réelle facilité avec les couleurs et les matières, ce qui me permet de proposer un design surement plus « sensible » que d’autres. Je préfère par exemple utiliser des tissus brodés à des imprimés. La lumière, la matière, le toucher en font un élément bien plus intéressant. Mais tout le monde n’a pas cette approche. Ce qui m’intéresse, c’est que mes projets soient toujours l’objet de recherches: un lieu, une culture, une technique, ou encore le fait de mêler un savoir-faire ancestral à des techniques industrielles.
Chaque projet me guide pour une recherche, il en est le file rouge. Nous avions travaillé sur un tapis fait à la main en fil plastique dans un esprit très «crafted». Pour le réaliser, j’avais trouvé une entreprise qui possédait une machine capable de travailler le fil de fer en 3D. Nous avons fait acheter cette machine au fabriquant de tapis et aujourd’hui, il l’a toujours. Ce mélange d’industrie et d’artisanat me plait beaucoup.
– Quels sont vos projets à venir ?
Faire du beau en cherchant toujours la qualité. Je pense avoir la chance de ne pas m’être coincée dans une écriture ou un domaine de travail. Cela me laisse aujourd’hui la possibilité de continuer à travailler de manière transversale.
Il y a quelques années, je ne me voyais pas travailler le marbre et puis j’ai rencontré des personnes avec lesquelles le courant est passé et pour lesquelles j’ai fait des pièces pour le salon del mobile (salon du meuble de Milan). Nous avons fait des pièces à partir des chutes qui habituellement servent à faire de la poudre de marbre… C’est un exemple de ce que j’aime faire.
– Existe-il des choses que vous n’avez pas encore fait et dont vous avez envie?
Oui, des projets liés aux nouvelles technologies, je crois que cela m’intéresserait. Mais je pense qu’il faut surtout laisser les choses arriver. Il y a bien entendu des choses que j’ai envie de faire mais je préfère ne pas en parler. Les projets arrivent d’eux-mêmes et ensuite je viens les chercher. De manière générale, j’aime les challenges et les choses difficile.
– Auriez-vous des conseils à donner à de jeunes designers ? Il peut être assez facile de créer quelques premières pièces, mais la voie de l’édition semble bien compliquée!
Oui, c’est vrai. Moi, je n’ai pas fais comme cela, j’ai commencé par aller apprendre en sortant de ma zone de confort. Je suis allée travailler auprès des personnes ou entreprise avec lesquelles j’avais envie d’apprendre. J’ai cherché tous les jours à casser des préjugés, à comprendre des choses et à ne pas oublier de laisser le temps au temps pour comprendre.
Il faut bien savoir que ce n’est pas en faisant deux ou trois projets que l’on devient designer. Malheureusement, ça n’est pas aussi facile. Il faut rentrer dans un chemin d’apprentissage et de disponibilité, bouger et rencontrer. Ensuite, les choses viennent. En tout cas, c’est comme ça que cela c’est passé pour moi.
Il faut être curieux, têtu et très convaincu, ça c’est certain. Et puis il faut sortir de sa zone de confort quand tu es jeune et que tu le peux encore facilement. C’est fondamental, mais pas facile.
Merci à Patricia pour sa disponibilité et gentillesse,
Plus d’informations sur la designer : Patricia Urquiola (consulter son site)
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On a tendance à séparer le « design d’objet » du « design graphique, »Urquiola fait beaucoup d’ objets graphiques qui constituent une partie de son identité de designer mais elle ne maîtrise pas sa charte graphique , son logo , son identité visuelle. Comme quoi le design est compartimenté
Cela m’a permis de « bosser » avec plaisir sur URQUIOLA., sur Castiglioni, sur Magistretti, sur Lissoni, sur Albini, sur Bettinelli iiiii.. et sur Napoleoni, un futur grand de « l’architexte » et /ou de l’architecture….
et on en redemande, vite la prochaine @Martin !
ESTHETIQUE ? Elle developpe une esthetique joyeuse , fraiche, colorée, souvent plus latino que latine, féminine , couture, moins raide, moins mono ou bichrome que beaucoup de ses confrères neo modernistes mais sa principale activité c’est l’architecture, le design d’espace et non le design d’objets et d’ameublement.. Son departement design n’emploierait que 7 designers . En France elle est proche de l’ecriture de Sempé et de Guisset
@Z, merci! Il est vrai que je ne vois pas bien l’intérêt d’aller à la rencontre de ces designers si c’est pour qu’il en ressorte une énième ITW convenue dans laquelle on apprend rien de plus que ce que l’on sait déjà…J’essaie avant tout de livrer en toute sincérité une belle discussion… Il est vraie qu’elle est volubile… ;)D’autres sont dans les cartons…
URQUIOLA STUDIO DE DESIGN + ARCHI VS ATELIER D’ARCHI + design: GRILLE DE LECTURE?.La photo ci dessus est celle de l’ancien studio Patricia Urquiola qui depasse dejà de tres loin la dimension mediane des 30 designers les plus connus de Paris Intramuros. Le nouveau studio qui accueille plus de 50 collaborateurs est d’une autre dimension. On dirait un show room de design RCB par Jean Nouvel mais sans doute que le grillage fausse ma grille de lecture…. Tout est relatif car l’atelier de notre starchitecte parisien est beaucoup plus grand, GRAND en ARCHI mais beaucoup plus petit en DESIGN….
LA METAMORPHOSE PLASTIQUE DU DESIGN ITALIEN PAR LES DESIGNERS ESPAGNOLS….Bravo Martin J’ai eu peur d’une interview à l’américaine à la chaîne mais Patricia Urquiola nous donne quelques pans de sa vie professionnelle. Elle parle presqu’aussi vite que Jaime Hayon, son compatriote espagnol . Il est quelquefois possible de rapprocher leur travail.
Elle a frotté son esprit design, son esprit créatif, son regard avec celui des Maestri italiens qu’elle a assistés en cours à la Politecnico di Milano ….. Elle zappe curieusement à Paris, ses cours à l’Ensci les ateliers pendant 2 ans …. Une autre étudiante de Castiglioni , Paola Antonelli, qui est à la tête du design du Moma dit du cours d’Achille qu’il était » le plus divertissant et le plus populaire de l’école . Il sortait d’un sac de magicien des objets trouvés : des canettes de bière iraniennes , des objets de l’Union soviétique, des lunettes et des passoires. Pour lui tout semblait un outil pédagogique utile ».
Elle est franche, sincère, vive, empatique, entière … et elle donne ailleurs à la Domus Academy de Milan qui porte le curieux nom de Metaphysical Club sur un banc inconfortable en contreplaqué à la Donald Judd des lectures à des étudiants ébouis mais il faut des images pour cela. Elle y décrit l’inspiration, le contexte et le processus créatif de chaque objet. Il manque quand même la dimension et l’organisation de sa machine créative, de son studio milanais… Les designers parisiens verront des differences avec un studio de Starck, de Massaud, de Pillet, de Jouin et de Guisset, Sempé, Crasset…. Tiens maintenant c’est un autre espagnol Eugenie Quittlet qui émerge sur la scéne internationale…