Dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art, BED est parti à la rencontre de la fée de la cire, l’artiste Mona Oren.
Représentée par l’agence Gallois Montbrun et Fabiani, et par la galerie L’Oeil du Vingtième pour ses travaux de commande, l’artiste d’origine Israélienne fait partie de la sélection des 18 artistes invités de l’exposition L’Empreinte du Geste qui se tient du 29 Mars au 03 Avril au Musée des Arts Décoratifs de Paris.
Nous avons eu la chance de pouvoir rendre visite à Mona Oren dans son atelier situé dans le XIe arrondissement de Paris et de nous entretenir sur son processus créatif:
Parcours
Mona a étudié les arts plastiques à la Thelma Yellin High School of the Arts (Givatayim, Israël), puis à l’École des Beaux-Arts de Paris où elle obtient le Diplôme national supérieur d’arts plastiques (DNSAP) en 2002.
C’est d’ailleurs lors de ses études aux Beaux-Arts que Mona développe sa passion pour la cire blanche et en fait son matériau de prédilection.
Ses empreintes végétales hors norme où sont éprouvées les limites physiques lui valent d’être remarquée par de grandes maisons Parisiennes telles que Guerlain, Dior ou le Plaza Athénée avec lesquelles elle collabore depuis plus de dix ans pour la création de leurs décors ou projets de créations.
Mais il n’y a pas que la cire… l’artiste développe une œuvre multi-média qui convoque régulièrement le dessin, la photographie, la vidéo et l’installation, mais dont le centre de gravité reste la sculpture.
Mona expose également, que ce soit en solo ou en groupe, à travers le monde et a étée 4 fois consécutives finaliste du prix Liliane Bettencourt Pour l’Intelligence de la Main (2012-2015), elle a aussi participé à plusieurs résidences d’artistes en Thailande, de 2010 à 2013, où elle collabore avec Helen Michaelsen et Ellis Hutch sur le projet « v.o.i.d. », performances vidéos et l’installation vidéo qui à été exposée à Canberra Contemporary Art Space en Australie en août 2012.
« C’est notamment durant ces périodes de résidences d’artiste à ComPeung en Thailande et surtout grâce à Helen Michaelsen que j’ai pu découvrir les feuilles de Nénuphars Geantes. J’ai crée plusieurs pièces ’empreintes’ en plâtre et en latex à partir de ces feuilles aux dimensions croissantes, la plus grande à ce jour étant la pièce « Empreinte IV » que je vais exposer à l’exposition L’Empreinte du Geste »
Le design organique
Le travail de la cire s’effectue par prédilection sans pigments afin de respecter la couleur de la matière à l’état brut ainsi que son évolution au fils du temps: car la couleur du latex, loin d’être figée par quelque processus chimique que ce soit, continue à vivre en tirant vers le marron.
De plus, les pigments ont tendance à rendre la matière opaque, hors Mona attache une importance particulière à la translucidité de la cire, à sa transparence et sa finesse lorsque les limites de la matière sont repoussées au maximum. Mona me montre donc plusieurs pièces de cire traversées par la lumière naturelle de la verrière de son atelier pour illustrer sa démarche.
Mona m’explique ainsi qu’elle aime travailler à la lumière naturelle dans le lieux neutre de son atelier pour créer, et que « cette lumière devient une matière à part entière, qui vient sublimer la cire fragile mais à la fois flexible et translucide ».
Empreinte IV, exposé à L’Empreinte du Geste au Musée des Arts Décoratifs se compose de deux pièces: une empreinte en cire et un moule en latex, réalisés en moulant une feuille de nénuphar géante d’1,20M qui provient des Jardins de la reine en Thailande. Des sédiments organiques sont restés coincés dans le moule, renforçant le caractère organique du travail. Le moule et la pièce sont donc exposés côte à côte, représentant le positif et le négatif, connexe et concave, concept cher à Mona Oren, qui veut montrer l’empreinte brute, la face cachée de l’art:
Mona expose également Wax Painting à l’Empreinte du Geste: des surfaces en cire qu’elle travaille et où elle repousse les limites de la finesse et de la matière.
« Le travail de la cire doit être exact, il se situe entre le liquide et le solide. Il suffit de quelques secondes, d’une température très précise pour arriver au résultat voulu »
Puis Mona me montre The Bee Bottle, réalisée pour Guerlain dans le cadre de l’exposition Or Blanc qui s’est tenu à la Maison Guerlain (14 Novembre 2015 – 3 Janvier 2016. Il s’agit d’une pièce en cire, moulée dans du plâtre pour garder plus de stabilité:
Vous l’aurez compris, Mona Oren est une artiste pluriforme, génie de la cire, dont le travail unique est aussi délicat et réfléchi que sa personnalité.
Le travail de Mona Oren est à venir découvrir à l’exposition L’Empreinte du Geste, du 29 Mars au 03 Avril au Musée des Arts Décoratifs, 103 rue de Rivoli, Paris.
Plus d’info sur l’artiste: Mona Oren
Plus d’info sur l’exposition: L’Empreinte du Geste
Plus d’info sur Les Journées Européennes des Métiers d’Art: Les Journées Européennes de Métiers d’Art
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Creer de la valeur artistique avec de materiau cire ce n’est pas évident car les collectionneurs aiment les matières nobles et durables sinon en design rien de plus facile. Il me semble pas que ce soit un metier répertorié en France en artisan d’art ( liste officielle des 217 métiers de l’artisanat d’art en France définie par la loi)
Merci pour cette découverte. C’est un beau travail qu’elle développe ici. C’est regrettable à dire mais des créateurs qui manipulent la cire comme cela je n’en connais pas beaucoup. Tout comme elle, une collaboration avec de grandes marques m’aurais plu.