Star incontestable de nos rues et de nos routes, représentative de l’industrie automobile française dont elle est le modèle le plus vendu au monde, la Clio est avant tout le reflet d’une success story qui se renforce au gré des générations, emportant avec elle le souvenir des premiers tours de roues de beaucoup d’entre nous. Récit de notre essai de la nouvelle génération de la voiture la plus vendue en France…
Si les modèles de Clio et leurs différents restylages se sont jusqu’alors succédés sans jamais se ressembler, Renault semble -avec la Clio IV- avoir trouvé son identité propre et compte bien l’affirmer. On ne révolutionne plus, on fait évoluer ; une philosophie qui n’est pas sans rappeler les standards allemands !
En réalité, 100% des pièces esthétiques de cette nouvelle Clio sont inédites, et prouvent la volonté de Renault de capitaliser sur l’identité stylistique de la marque inaugurée par sa devancière et insufflée par Laurens van den Acker. Moins ronde, plus sérieuse et mature, la Clio V présente les nouveaux standards de Renault en matière de style ; des apports qui seront progressivement apportés à l’ensemble des segments. Les lignes sont pures, et proposent une belle homogénéité entre l’extérieur et l’intérieur ; le niveau de qualité perçu est de retour à la hausse, de nombreux éléments de détails attisent la curiosité.
Il s’agit d’un point primordiale dans les conceptions actuelles ; la Clio V inaugure une nouvelle plateforme, électrifiable. Pas de full-électrique en vue -la mission est remplie par la Zoé qui sera bientôt reliftée- mais on attend une version hybride de la citadine, une première pour Renault !
Première boucle d’essai : la nouvelle Clio en finition Intens, le cœur de gamme, ici équipée du TCe 100 en BVM. L’Orange Valencia revêtu par notre version offre une profondeur et un éclat surprenant, permis par un vernis coloré orange, une première dans l’automobile ! Cette finition glossy est réservée aux finitions à tendance haut de gamme.
Ayant d’abord testé la RS Line et son intérieur très sombre, celui de cette version Intens nous parait résolument punchy, parfaitement adapté à la philosophie de la voiture. Le moteur essence de 100ch couplé à la boîte manuelle 5 rapports fait preuve d’un bon dynamisme. Coup de cœur pour cette version ! Elle semble être la vraie réponse à ce que la Clio 4 voulait être ; une citadine dynamique -malgré des reprises à bas régime parfois difficiles-, à l’aise sur route, qui donne la pêche.
De nombreux éléments de style parmi les standards actuels du design intérieur ont été repris : on note les touches piano permettant l’accès via raccourcis directs à l’interface numérique, le dessin des aérateurs se prolongeant sur l’ensemble du tableau de bord, mais aussi les commandes de climatisation qui prennent la forme de sélecteurs digitaux. On est parfois dérouté par certaines fonctions physiques qui fonctionnaient mieux sur les versions précédentes ; c’est le cas de la commande radio ; mais on ne peut leur en vouloir, on a longtemps reproché à Renault de piocher dans un catalogue vieux de plusieurs décennies certaines pièces qui composent ses voitures, la Clio V prend le contre-pied de cette philosophie grâce à des embouts de commodos sertis d’éléments décoratifs, des commandes physiques entièrement repensées, etc.
La Clio, c’est aussi la démocratisation de la technologie, au profit de la sécurité, mais aussi du confort. Ainsi, on retrouve des feux 100% LED dès le premier niveau d’équipement, mais aussi et toujours pour tous, un panel d’aides à la conduite qui permette à la Clio de faire un premier pas vers la conduite autonome : régulateur de vitesse adaptatif, freinage actif d’urgence, assistant de maintien dans la voie, etc. La technologie est aussi physiquement présente avec un écran central de 9,3 pouces en format portrait, voulu au plus proche de l’expérience que les utilisateurs peuvent faire de leur smartphone. Un élément important puisque 80% des ventes de Clio IV se sont faites avec l’écran le plus grand. On regrette cependant que la puissance du processeur soit trop faible pour offrir une expérience irréprochable, justement en adéquation avec les standards de fluidité auxquels nos smartphones nous habituent.
Orientée conducteur, la petite nouvelle de la marque au losange l’est aussi dans sa conception ergonomique. De l’écran flanqué sur le tableau de bord au levier de vitesse surélevé, tout -ou presque- semble dans cette Clio semble nous inviter à la conduite. Compacté, l’airbag permet désormais l’utilisation d’un volant plus fonctionnel, plus confortable, et qui donne lieu à plus de visibilité sur les commandes environnantes. Ci-dessous, un aperçu -au centre- des rappels de couleurs orange -qui peuvent également être choisis en noir ou rouge-, et -à droite- un avant goût de la version Initiale Paris, et ses nouveaux sièges en cuir matelassé qui habilleront dès bientôt l’ensemble de la gamme Renault Initiale Paris.
La seconde version essayée est une RS Line, héritière des GT Line, qui devraient être progressivement remplacées. La raison ? Une attache plus forte des utilisateurs à Renault Sport qu’au simple sigle GT. Mais que les puristes se rassoient, ici l’hommage aux sorciers de Renault Sport ne dépasse pas la volonté marketing. De multiples éléments distinctifs viennent en effet donner un sentiment de sportivité au conducteur, monogramme RS sur les ailes avant, le coffre, le volant, les tapis, « lame F1 », volant et sellerie spécifique ; mais n’affectent en rien le comportement du véhicule. Notre modèle est cependant couplé à un bloc essence de 130ch, avec la boite de vitesse à double embrayage EDC à 7 rapports ; si le moteur n’est pas des plus intéressants, cette dernière offre un bel agrément de conduite, et un confort non négligeable. Ne comptez pas sur les palettes au volant pour la challenger, il n’est pas possible de prendre la main de façon 100% manuelle sur la voiture, preuve -s’il en faut- que la vocation du modèle n’est pas sportive.
C’est de manière générale l’ensemble du design, commun aux différentes finitions de la Clio, qui se prête volontiers au jeu de l’agressivité. Des nervures sur le capot, des essuie-glaces dissimulés sous celui-ci, des renforts latéraux devenus des lignes de forces qui soulignent les bas de caisse, des jantes plus travaillées sur les deux versions essayées et des teintes qui en imposent ! Par rapport à sa devancière, cette nouvelle génération parait moins négligée, nous donnant un sentiment de confiance immédiat.
Petite anecdote sur le projet Clio V : les équipes de design ont conçu une maquette digitale complète de la voiture, permettant une fine appréhension des enjeux en matière d’habitabilité, d’ergonomie et de confort à bord. Un outil nouveau pour ce type de segment, qui permet de réduire les coûts de maquettage, de gagner en rapidité, mais aussi d’affiner et d’anticiper les différentes problématiques auxquelles sont confrontées les utilisateurs de ce type de véhicule au quotidien.
Finalement, à défaut d’être surpris par le design, on est transportés par le travail réalisé en interne, comme si le fait de pas avoir repensé la silhouette d’un véhicule à partir d’une page blanche avait permis de dégager davantage de temps pour aller chercher davantage de détails, de finition, d’émotion. Reste à savoir si cette stratégie sera suffisante pour continuer à détrôner la concurrence, et notamment la Peugeot 208, qui s’annonce plus audacieuse en matière de design !
© Texte et photographies par Matthieu Coin pour Blog Esprit Design | Sketch par Renault
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