Le beau au prix du laid ? C’était le défi que s’était lancé Prisunic. Un défi qui a engendré quelques belles décennies de créations, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Retour sur cette aventure hors du commun que Monoprix tente aujourd’hui de faire revivre à travers ses collaborations et à laquelle le Musée des Arts Décoratifs de Paris avec une exposition à découvrir dès que possible !
Flashback dans les années 30, où Prisunic débarque comme l’une des toutes premières formes de chaîne de magasins discount. Il faudra attendre une trentaine d’années pour que l’enseigne entre à jamais dans une relation particulière avec le monde du design. Ce virage, fin des années 50 – débuts des années 60, permet à l’enseigne de se doter d’un bureau du style et de la publicité, qui s’accompagne par la nomination d’Andrée Putman en tant que directrice artistique et la création d’une ligne de prêt-à-porter -en pleine émergence- par Denise Fayolle. On se souviendra également de Jean-Pierre Bailly, pour le fameux logo qui forme une cible flanquée d’une fleur en son centre.
C’est à la fin des années 60 que commence la période qui nous intéresse ! En 68, l’enseigne se met à vendre mobilier, luminaires et arts de la table, le tout par catalogue de vente par correspondance, et dessiné par quelques-uns des designers les plus intéressants du moment, parmi lesquels Terence Conran, Olivier Mourgue, Marc Held ou encore Marc Berthier ! La publicité viendra parfaire le tableau, avec une identité visuelle forte, directement importée du modèle qui est alors en pleine effervescence aux Etats-Unis.
D’autres arriveront par des voies détournées, qui permettent de mettre la lumière sur des talents inconnus. C’est le cas de Danielle Quarante qui remporte en 1970 le Concours de design Prisunic-Shell. Sur l’affiche, on lit notamment que le Jury est composé de Gae Aulenti, Joe Colombo, Terence Conran, Piotr Kowalski, Verner Panton, Pierre Paulin, Dieter Rams et Roger Tallon.
Aujourd’hui, elle revient sur ses créations : “On ne voulait plus de ce que l’on avait chez les parents et les grands-parents. On voulait faire des choses jeunes, fraîches, avec des couleurs franches.”
En 97, Monoprix rachète Prisunic, et restaure son ADN en proposant à nouveau et de manière régulière des collaborations avec des jeunes créateurs.
C’est toute cette histoire, mise en lumière par quelque 500 objets et autres œuvres, qui se raconte au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Pour l’occasion, Monoprix s’est même payé le luxe d’une réédition de certains des objets les plus iconiques du duo Prisunic-Monoprix. Certains de ces objets sont encore disponibles sur le site internet de l’enseigne !
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By Matthieu Coin, Blog Esprit Design
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