Présentée lors de l’édition 2015 du salon de l’automobile de Francfort, la dernière itération de la Renault Mégane (4ème du nom) se pose comme l’aboutissement du renouveau stylistique amorcé en 2009 par Laurens Van Den Acker, Directeur du Design Industriel de la marque au losange.
La Mégane 4 veut se poser comme le fer de lance de la montée en gamme de la marque, accompagnée dans sa tâche par les nouvelles Talisman et Espace.
Blog Esprit Design profite de ce lancement pour revenir, à travers les emblématiques éléments de design de cette icône du segment C, sur la stratégie design Renault.
Le “Cycle de la Vie” comme stratégie de design.
À la recherche en 2009 d’une plus grande cohérence dans sa gamme de véhicules et d’une valeur émotionnelle plus forte , la stratégie design Renault s’est appuyée sur une note d’intention radicale portée par pas moins de 6 concept cars lancés entre 2010 et 2013 et s’inspirant des émotions fortes de la vie.
Ces émotions étant symbolisées par une fleur comprenant 6 pétales et dont chaque pétale représente une étape importante du cycle de la vie.
Chaque pétale s’incarnant en un conceptcar, DeZir représentait ainsi le coup de foudre, Captur l’éveil au monde, RSpace la création d’une famille, Frendzy le travail, Twin’Run le jeu et enfin Espace “Initiale Paris” évoquait la sagesse.
Une identité affirmée.
Le renouveau du design de la gamme Renault a débuté avec la famille des petites citadines Clio, Captur et Twingo pour se poursuivre avec le tryptique “premium” Espace, Talisman et Mégane permettant à Renault de faire évoluer son image en la tirant vers le haut et d’affirmer une identité visuelle très forte.
Pour autant, la Mégane a très certainement été le véhicule Renault le plus complexe à concevoir pour les équipes du style de la marque. Appartenant à la catégorie consensuelle des “ berlines compactes ” elle est l’incarnation de la polyvalence automobile.
Elle n’hésite pas à faire le grand écart quant aux attentes liées à sa catégorie, compacte et spacieuse, puissante et économe, elle se pose en descendante directe des berlines familiales plus technologiques et statuaires du “Segment D” (à l’intérieur, Mégane reprend la vaste tablette verticale “ Teslalike ” de 8,7 pouces installée sur les dernières Espace, Kadjar et Talisman).
Difficile de renouveler un modèle qui s’est vendu à 6,5 millions d’exemplaires en repartant d’une page blanche. Souhaitant sortir de la révolution stylistique permanente engagée depuis des années à chaque génération de véhicule, la Mégane 4 fait évoluer le design de son aînée par touches.
La nouvelle ligne est plus basse, plus longue et aussi plus large.
Gagnant en horizontalité, Mégane 4 adopte une allure plus virile confirmant une “stratégie design” misant sur une identité visuelle plus forte et plus stable.
Mégane 4 gagne en muscles et en horizontalité sur sa proue, asseyant un peu plus sa stature.
L’identité de la Mégane 4 est ainsi plus affirmée sur ses faces avant et arrières (elle intègre la nouvelle calandre et la sa signature lumineuse “CShape” ) et des lignes plus tendues sur ses flancs, lui offrant la légitimité visuelle d’une montée en gamme du modèle.
La volonté de rendre les nouvelles Renault identifiables au premier coup d’œil est sans aucun doute très réussi, avec ou sans logo d’ailleurs, le travail sur les optiques étant un élément de design très différenciant dans le parc automobile actuel.
Conscient que cette visée vers le premium est un “long shot” qui prendra beaucoup de temps, il incombe aujourd’hui aux designers Renault de capitaliser sur leurs succès pendant plusieurs années (comme les allemands dans les années 80’ et 90’) avant de pouvoir faire accepter par le grand public cette identité nouvelle, cette visée vers le premium étant devenue un relais de croissance critique pour les marques généralistes européennes.
On se demande aussi comment Renault va réussir à communiquer clairement sur ses ambitieux modèles Access, distribués en France sous la marque Dacia, mais badgés Renault à l’étranger, au risque d’apporter une confusion dans l’image complexe du généraliste.
Rencontre avec Franck Le Gall, Exterior Senior Designer sur Mégane 4.
Entretien à suivre également dans la vidéo suivante :
La nouvelle signature lumineuse est apparue sur l’Espace puis Talisman et maintenant Mégane.
– D’où vient ce geste d’encadrement optique présent sur les nouvelles gammes Renault et permettant une identification immédiate de la marque ?
Franck Le Gall: La forme en C (dit Cshape) de la signature lumineuse participe à renforcer la largeur de la voiture car elle est dessinée sur les « coins » de la voiture. Par ailleurs, le Cshape est un « cadre » qui entoure avec harmonie notre identité, notre calandre et notre logo. Quand le Cshape est allumé, il attire l’attention de loin et ainsi invite l’œil vers le centre de la voiture pour mettre en valeur le logo.
– Pour la première fois la nouvelle Renault Mégane n’est pas en rupture stylistique avec ses aînées. Pourquoi ?
Il est vrai que nouvelle Mégane n’est pas en rupture en terme de packaging comparée à la précédente, car Mégane est un bestseller chez Renault. Nous en avons vendu plus de 6 millions ! Il était donc important de pouvoir reconnaître une Mégane en terme de volume. Les proportions ont été améliorées : c’est un véhicule plus long (4 359mm, +64 mm), plus bas (1 447 mm, 25mm) et aux voies plus larges (1 591 mm soit + 47mm à l’avant, 1 586 mm, soit + 39mm à l’arrière) que Mégane 3.
– Va t’il y avoir une déclinaison « coupé » comme ce fut le cas sur les précédents modèles ?
Il n’y aura pas de déclinaison coupé 3 portes : c’est la raison pour laquelle on a dessiné une silhouette dynamique pour la Nouvelle Mégane. Une Mégane RS est à l’étude.
Franz Von Holzhausen actuel directeur du design de Tesla est passé comme Laurens Van Den Acker avant lui par la direction du design de Mazda, quelle influence peut avoir la marque américaine en terme de style et d’agrément de conduite sur un généraliste comme Renault? (ndlr on sent que les écrans de navigation Renault sont fortement inspirés par Tesla…)
Nous ne tirons pas notre inspiration chez Tesla mais d’une réelle réflexion de notre stratégie design inspirée des évolutions de marché.
A l’instar des besoins des consommateurs d’avoir des téléviseurs et téléphones portables aux écrans toujours plus grands, l’automobile s’adapte pour répondre aussi à ce besoin.
Par ailleurs, nous souhaitons proposé à nos clients un ensemble de prestations hightech positionnées autour du conducteur.
L’intérieur se veut épuré, ainsi, toutes les commandes de bases (radio, navigation) passent par ce contrôle central. Il faut donc des écrans plus grands pour plus de visibilité, plus de confort et plus de sécurité.
Plus d’informations sur la marque : Renault (Retrouvez tous nos articles consacrés à la marque au losange)
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