Reportage exposition : Design ex machina

21 octobre 2015 /
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Exposition Design ex machina

Comment appréhender le rapport entre ce qui produit et ce qui est produit ? L’exposition Design ex machina ! met en lumière les machines et les outils des designers, qui ont souvent tendance à rester dans l’ombre de leurs productions. Elle se fait témoin d’un phénomène de plus en plus récurrent, celui de créateurs s’immisçant dans la conception de leurs outils de production mêmes.

Exposition Design ex machina

Pourquoi et comment des designers se mettent-il à intervenir dans le processus de fabrication de leurs propres machines, que ce soit en les concevant entièrement ou en détournant des outils déjà existant ? C’est pour répondre à cette interrogation que Design ex machina! nous présente un large panel de productions, allant de pratiques amateurs à celles d’artisans, d’artistes et de designers.

Jules Levasseur : Expérimentation industrielles/Restructurations ; Tréteau s/Projet s ; Banc/ restructuration,! Jules Levasseur bouscule les habitudes d’artisans et industriels locaux en imaginant d’autres sollicitations des machines.

Jules Levasseur : Expérimentation industrielles/Restructurations ; Tréteau s/Projet s ; Banc/ restructuration, Jules Levasseur bouscule les habitudes d’artisans et industriels locaux en imaginant d’autres sollicitations des machines.

La rotomouleuse manuelle de Guillaume Buisson et Lucile Schrenzel! Une machine artisanale permettant de réaliser des formes creuses. Le moule contenant la matière est placé dans un filet au centre de la machine qui va tourner selon deux axes, plaquant ainsi la matière contre les parois.!

La rotomouleuse manuelle de Guillaume Buisson et Lucile Schrenzel! Une machine artisanale permettant de réaliser des formes creuses. Le moule contenant la matière est placé dans un filet au centre de la machine qui va tourner selon deux axes, plaquant ainsi la matière contre les parois.

Des formes produites par la rotomouleuse.

Des formes produites par la rotomouleuse.

Dans quel contexte ces designers ont-il été emmenés à modifier leur méthode de création ?

Le développement des outils numériques dans les années 2000 a permis la fabrication de machines et d’outils indépendants des lieux de productions classiques. L’explosion du web a également stimulé la création de communautés de geeks qui échangent leur savoir faire selon une philosophie du free software et de l’open source.

D’après celles-ci, chacun doit avoir la liberté d’utiliser un logiciel sans restriction, d’étudier et d’adapter son fonctionnement et de pouvoir le redistribuer dans sa version modifiée.

Ceci a permis l’apparition et le développement des Fab Labs (fabrication laboratories), qui offrent à tous la possibilité de se servir de ces technologies usuellement réservées aux productions industrialisées. Héritiers des mouvement Do it Yourself des années 1970 et de celui des makers, ces services de proximité proposent une aide à la personne à petite échelle, que l’industrie ne peut se permettre de mettre en œuvre car trop peu rentable.

Selon l’utopie des Fab labs, tout le monde est créateur, puisqu’il peut s’aider des connaissances que partage avec lui la communauté ! Autrement dit, les Fab Labs nous proposent d’aller jeter nous même un coup d’œil sous le capot de l’imprimante, et, en cas de difficultés, d’aller chercher de l’huile de coude chez le voisin.

Piezzographie de Axel Morales

Piezzographie de Axel Morales

Une imprimante libre des contraintes commerciales habituelles, qui ne cherche pas à cacher le processus d’impression d’une image. Les marques du traçage et la pixellisation restant visibles, elle entretient un lien avec la matérialité de l’impression.

Une imprimante libre des contraintes commerciales habituelles, qui ne cherche pas à cacher le processus d’impression d’une image. Les marques du traçage et la pixellisation restant visibles, elle entretient un lien avec la matérialité de l’impression.

Le développement de ces structures tend à remettre en question la place du consommateur en l’incitant à intervenir sur les produits et technologies qui l’entourent, au lieu de les consommer passivement.

Cette proximité entre l’homme et la machine, entre le consommateur et le produit consommé conduit à une émancipation des individus dans un système de consommation de masse, tout en stimulant la créativité et les liens sociaux/humains.

Imprimante - Martin Guillaumie

Imprimante – Martin Guillaumie

Imprimante - Martin Guillaumie

Imprimante – Martin Guillaumie

Imprimante - Martin Guillaumie

Imprimante – Martin Guillaumie

Et dans la salle suivante de Martin Guillaumie est une machine permettant d’écrire des bandes dessinées à la demande. Un algorithme combine aléatoirement des dessins préalablement dessinées.!

Et dans la salle suivante de Martin Guillaumie est une machine permettant d’écrire des bandes dessinées à la demande. Un algorithme combine aléatoirement des dessins préalablement dessinées.!

Dans ce contexte il n’est donc pas étonnant de voir certains designer se mettre à créer leurs propres outils, ou à modifier les paramètres et usages traditionnels d’outils déjà existants. S’il existe une insatisfaction des designers pour les technologies existantes, quelles sont pour ceux-ci les autres avantages à s’inscrire dans une démarche d’autoproduction ?

Comme le dit le designer Pierrick Faure dans son mémoire Machine à faire, le désir d’un designer d’acquérir son propre panel de machines et d’outils -afin de maîtriser toutes les étapes de production- ne relève pas forcément d’un désir de possession, mais lui permet une proximité à la technique impliquant une plus grande liberté d’expérimentation.

Pouvoir explorer les possibilités de productions stimule l’imaginaire du créateur, le rapprochant ainsi de la matière qu’il travaille.

Printing Wood! Pierrick Faure

Printing Wood! Pierrick Faure

Printing wood est une machine d’impression 3D utilisant des déchets issus des procédés d’usinage de bois (copeaux et sciures) à la place des matières plastiques habituellement extrudées.

Printing wood est une machine d’impression 3D utilisant des déchets issus des procédés d’usinage de bois (copeaux et sciures) à la place des matières plastiques habituellement extrudées.

Refusant ainsi de se cantonner au seul dessin d’une forme, certains designers remettent en question le clivage classique concepteur/fabriquant, atelier/usine, créateur/exécuteur au profit d’un système dans lequel la « fabrique » du designer concentrerait en son sein tout les corps de métier et toutes les phases de production.

Ces designers élargissent ainsi leur champ de création, endossant tour à tour la casquette de l’ingénieur/hacker/mathématicien/informaticien/artisan…etc.

Comment définir dès lors leur activité dans sa spécificité ?

Pierrick Faure choisit de désigner ces designers hybrides par le nom de « designer-maker ». Héritier de la culture maker dans le champ du design, ils ancreraient leur pratique dans un idéal d’autoproduction. D’après lui, « Les designer-makers sont des designers qui interrogent leurs productions par le process et conceptualisent par l’outil. »

Machine à typographier de Elise Gay et Kévin Donnot! Un outil utilisé pour le marquage typographique du sol dans l’espace public. 6 pistolets à peinture contrôlées par un micro-contrôleur tracent les lettres.

Machine à typographier de Elise Gay et Kévin Donnot! Un outil utilisé pour le marquage typographique du sol dans l’espace public. 6 pistolets à peinture contrôlées par un micro-contrôleur tracent les lettres.

Ce modèle d’autoproduction permet au designer-maker de s’affranchir d’une logique productiviste instaurée par un système capitaliste recherchant avant tout la performance. C’est ainsi la place même du designer au cœur de ce système qui est mise en jeu.

En faisant la preuve que d’autres démarches de conception s’échappant des standards de performance productives (mais à maîtrise technique égale avec les productions industrielles classique) sont possibles, il incite tout un chacun à s’affranchir des valeurs dominantes commerciales.

En manifestant son amour du processus dans son intégralité, c’est également le statut de l’objet produit que le designer remet en cause. Celui-ci il ne devient plus une fin en soi mais un témoin du processus, un résultat parmi d’autres d’une expérience de production alternative.

Logibox, Gaël Gouault. 4 mallettes pédagogiques invitent les enfants à manipuler des objets et des mécanismes afin de mieux comprendre le fonctionnement d’un ordinateur (une mallette dédiée au langage, une au clavier, une à l’image, une à l’addition).

Logibox, Gaël Gouault. 4 mallettes pédagogiques invitent les enfants à manipuler des objets et des mécanismes afin de mieux comprendre le fonctionnement d’un ordinateur (une mallette dédiée au langage, une au clavier, une à l’image, une à l’addition).

En définitive, exposer le lien entre machine et production est très pédagogique car, souvent obscur et mystérieux aux yeux des non-initiés, il fait travailler l’imaginaire et l’intelligence pratique de celui qui tente d’en comprendre le fonctionnement.

Plus qu’une simple méthode de travail parmi d’autre, la démarche réflexive de ces designers nous incite tous, créateurs ou « consommateurs », à nous interroger sur notre place et notre champ d’action dans le système de production et de consommation de masse qui est le notre.

Période : du 29-09-2015 au 23-10-2015

Lieu : Galerie Michel Journiac – 47, rue des Bergers – 75015 Paris

Merci à Claire M pour sa première contribution et reportage sur BED

By Blog Esprit Design


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À propos de l'auteur
Claire
Etudiante chez 
Ecole supérieure de Design de Saint-Etienne,
Quelle est aujourd’hui la place d’un designer ? Quels liens se tissent entre design d’auteur et design industriel ? Comment une forme peut-elle induire un questionnement en chaque personne ? Disciple du design au temple Esadséin, j’écris en tentant de trouver des réponses à ces questions.

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  1.  DECONSTRUCTION  DE LA BOX LE CONCEPT DE LA  LOGI BOX  EST  GENIALEMENT MONTESSORI… mais le nom, le naming, la boite la box  le packaging  la presentation pas assez LOGIQUE et   SHOW  de la chose  est insuffisante car je suis passé à côté sans la voir. Le mot Logi  est tellement polysémique.  Logi(ciel) = SOFT alors que l’on demonte et monte le HARD .    Hier j’ai failli acheter une boîte à outils pour reparer  mes ORDI plus ou moins SMART et puis je me suis dit  je n’ai que peu de notions extra scolaires…. que j’ai reposé la boîte sans passer à la caisse.http://www.gaelgouault.com/page_article/article/logibox/logibox.png

  2. @    MaxenceBoisseau, diplômé de l’Ecole de Design de Nantes  « A fond dans l’oblong »… NOUS SOMMES TOUS  CONcepteur  DESSINnateur  ARTiste…. des CREATINS , c’est à dire capable de faire un  seul chef d’oeuvre  par hazard   à partir de la toile… ( je ne dis pas  Designer industriel)La  tole ondulé    n’a jamais eu sa  juste place  dans le design mobilier… Ceci est un BED facile à detourner de son usage…

  3.  L’ESPRIT DESIGN DOMUS EX MACHINA   …. Que ce soit jules Levasseur  à Paris ou  Lanzavecchia + Wai  à Milan ou Singapour, le design , c’est  facile à comprendre quand le  genius designer, le deus ex machina  des temps modernes et contemporains  sort un projet qui navigue entre l’agréable, le beau et le sublime à partir d’un produit industriel   de couverture, la tôle ondulé  et que ce meuble remplit sa fonction mobilière. Quand on veut  embrasser   un champ trop vaste   , trop questionner des metiers differents , la  synthese est impossible… Le design est un produit  de couverture…. et pourtant aucun article dans  Google actu …  Lanzavecchia + Wai   Vu dans Domus ex Machina….http://41.media.tumblr.com/4f0563cddd0c07420b94d1b79309897d/tumblr_nqhwy1JCIl1qc8yajo1_1280.jpg

  4.  J’aime beaucoup le circuit de LEVASSEUR  au sens propre et au sens figuré… J’aurais placé le banc en son centre…. Une idée  de scenarisation murale pour Satelitte Milan ou Cologne ou   Berlin car les design de meuble n’occupe que le sol et pas l’espace… Un jour il entrea dans le BIG GAME…du circuit international

  5.  Le principal ART du DESIGNER comme celui du DOCTEUR EN MEDECINE c’est la CLINIQUE.. c’est  à dire l’interprétation objective de l’observation d’un sujet et pas simplement d’un objet qui n’interesse que les  curateurs des musées.