La soirée Samsung launching people fait suite à l’immense appel à projet lancé par la société du même nom l’été dernier sur les réseaux sociaux. L’idée ? : Vous avez du talent ? Un projet ? Faite nous en part et nous le réaliserons. Les 4 catégories étaient les suivantes: Food&Cuisine, Art&Design, Vidéo&Photo et Entreprenariat.
- Une stratégie de marque bien rodée
Pour comprendre le sens de ce concours, il faut se pencher sur la marque Samsung dans sa globalité: une marque coréenne de 75 ans dont le smartphone et la tablette ne sont que la pointe de l’iceberg: sous le niveau de l’eau ses branches électroménager, équipement vidéo, informatique mais aussi assurance ou chantier naval occupent généralement une place de leader du secteur.
Son créateur avait misé sur le positionnement multiple en développant un service à chaque fois qu’une tendance de consommation lui semblait porteuse, ainsi Samsung touche aujourd’hui des aspects si divers de la vie quotidienne que la phrase « launching people » (accompagner les gens) se rapporte sans doute autant à la philosophie de la marque qu’à celle de leur concours. Si le concours Samsung « Launching People » est le premier de ce type que la marque organise en France, elle promeut déjà la création en Italie où se tiennent les « Young design award » depuis 6 ans.
Avec la mise en place de ce concours de création globale, Samsung a plusieurs objectifs, celui de se positionner comme une structure dynamique aidant la jeune génération à se lancer, celui de parrainage de projet à valeur prospective (soit la promotion d’un propos novateur dans la lignée ce que prône l’entreprise) et celui d’incubateur de talents (on se rapproche ici de la notion de pépinière).
Le discours d’ouverture du concours regroupe ces concepts avec des idées clés: « Derrière l’entreprise il y a des hommes qui veulent le bien de leur 18 millions de consommateurs » mais aussi « Nous créons des objets qui réalisent des rêves et des idées » Puisqu’avec Samsung tout le monde peut aller au bout de ses rêves, le concours laisse la place belle aux internautes qui, après écrémage du jury, départagent grâce aux votes les 20 projets finalistes, 5 par section.
C’est sur Facebook que la magie a opéré avec près de 100 000 votes. Chaque créateur de projet nous y détaillait, slideshow à l’appui, son intention à grand coup de citations et de vidéos de présentation plus ou moins inspirées, sur un modèle un peu lourd, mais efficace. C’est ainsi que le consommateur (ou pas) Samsung a pu exercer son pouvoir de divin décideur afin de désigner le produit qu’il achètera demain et le service auquel il fera appel. Via Samsung, donc.
« Nous créons des objets qui réalisent des rêves et des idées »
- Déroulement de la soirée
La salle Wagram dans toute sa splendeur et bariolée des couleurs de la marque a donc présenté à la presse son président altruiste, son jury de premier ordre et ses lauréats sur leur 31 propulsés par une Estelle Denis en animatrice de soirée. La dynamique de la remise des prix s’articulait autour de la présentation sur écran des vidéos des deux lauréats de chaque catégorie, précédé d’un court portrait de son parrain détaillant ses attentes en terme de créativité et de démarche et enfin de l’annonce du nom du gagnant.
Matali Crasset, Eric Frechon, Bruno Aveillan et Oliver Mathiot ont par ailleurs pris la parole, expliquant tour à tour les enjeux régissant la démarche créative dans chacune de leur catégorie avant d’expliquer le processus d’accompagnement qui aurait lieu pendant trois mois.
Dans la catégorie Photo&Vidéo, Domshine Homardpayette (est-ce son vrai nom?) remporte le prix « Launching People » avec une hallucinante initiative de valorisation des danses urbaines par la photo la vidéo dans des compositions visuelles léchée. Le nom de son projet, « je rêve & je fais » n’aurais pas pu être davantage adapté à un gagnant Samsung. Les photographes des inrocks le garderont dans leur cercle toute la soirée.
Dans la catégorie Food&Cuisine, le grand Fréchon appelle son gagnant Charles Gilles-compagnon, garçon potache dans le bon sens du terme, qui fait sourire l’assemblée. Avec son rêve de posséder son propre studio cuisine afin de continuer à créer des vidéos internet décalées autour de la cuisine, Charles se rend plutôt émouvant du haut de ses 19 ans.
Dans la catégorie Entreprenariat c’est le collectif SIMPLON qui évince le très altruiste Gooded (site de don gratuit). Leur désir ? Rendre accessible le code à tous, les sans-formations, les filles, les petites personnes avec de grandes idées, par le biais des classes gratuites à Montreuil(93).
Pour finir la catégorie Art&Design récompense Florian Dach étudiant de 23 ans à L’ENSAD avec son projet « Petit Poucet« . Encore à l’état d’ébauche, mais d’ébauche intéressante, le propos de Florian est le suivant: « En partant du constat que nos systèmes d’éclairage domestique n’étaient pas adaptés à une situation de réveil nocturne, cette lampe nous propose une alternative. Ces cailloux en feutre dotés d’un émetteur et d’un récepteur s’allument grâce à une simple pression sur l’un des éléments, les autres modules s’allumeront automatiquement. Permettant ainsi de créer des chemins lumineux qui guideront l’utilisateur grâce à une lumière diffuse.«
Fort d’une bonne idée mais sans possibilité réelle de développer son projet, Florian mise sur le savoir faire de Samsung Electrics pour mettre au point la technologie nécessaire au fonctionnement de ses galets. En désignant le projet de Florian, c’est le choix d’une poésie pratique qui est prôné, appliquée à une situation que nous connaissons tous.
La soirée touchant à sa fin Matali Crasset s’est prêtée au jeu de l’interview pour le Blog Esprit Design afin de cerner avec nous les enjeux de ce concours, mais aussi ses attentes quant à la jeune génération de designers. (A retrouver dans un prochain article)
Plus d’informations sur le projet : Samsung Launching People
By Emilie G – Blog Esprit Design
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Les projets avancent …
http://www.blog-espritdesign.com/artiste-designer/design/samsung-launching-people-evolution-des-projets-22351
@Vincent – Blog Esprit Design
Selon Nicolas Minveille qui revendique une expertise en stratégie du design , il y a le design avancé par exemple Orange lab , Tim-Thom (NDPZ : de Thomson pour lequel Starck a embauché Nathalie), le design opérationnel (agences), ou encore de design de signature (ex : Starck)….
Si tu veux partir dans les statuts, des segmentations , des typologies, les figures de designers, il faut une semaine…de Mission design 😆 😆 😆 ( j’ai fait cela en temps que consultant pour le leader mondial des relations hiumaines, comme on dit entre les FIRE!!! )
il n’y a alors pas un designer mais différents « types » de designers…
@Bob le homard
L’activité visible des designers visibles ( qui sont ceux qui font de l’objet et du mobilier domestique ) se concentre plus sur le style que sur le design.
C’est pourquoi un artisan peut très bien être perçu comme un designer.
Non, c’était juste une transmission d’information, rien à voir avec le sujet du post.
@Bob le homard
Veux tu dire par là que cette guilande (led wifi sans fil de Florian Dach avec tous les attributs de la contemporénéité c’est du style et pas du design ou ni du style ni du design ?
@Bob le homard @ Vincent bed
Merci j’en déduit:fallait-il-confier-la-mission-design-a-des-designers?
http://www.usinenouvelle.com/article/fallait-il-confier-la-mission-design-a-des-designers.N207876
@ Prof Z, un débat qui pourrait vous intéressez : http://design-index.net/debat-design-ou-style/
@ Vincent bed
Les petits cailloux photographiques du net…
Cette image semble provenir de cargocollective. Florian Dach est en 2 année de l’Ensad. C’est un garçon prometteur , un « petit poucet » qui doit mieux contrôler les cailloux photographiques qu’il sème sur la toile. Il n’a que 22 ans me direz vous. Il ne doit pas oublier dans sa grande école parisienne qu’ Ora Ito à 19 Ans venait de me faire virer de l’ESDI , la très decriée Créapole et accédait à la gloire planétaire du design 3D via internet.
Florian montre simplement sa « paillasse… de laboratoire » ou plutôt un atelier maquette, la grande spécialié de l’Ensad selon les frères Bouroullec. A chaque fois que l’on met une image sur la toile, il faut penser à son usage, à son interprétation et à son instrumentalisation car certains cherchent la paille dans votre oeil comme dirait Florent Degourc. Il y a aussi bien souvent des poutres…
Il y a sur la photo non seulement de l’acétone mais une seringue…
Le sujet original fut posé par ses professeurs à l’Ensad Martin Debie et Sophie Larger sous le thème » matière molle et design numérique » avec l’ utilisation de la plateforme Arduino de textile et de mousse. C’est donc un travail dirigé, un workshop. Ce n’est donc pas un simple design de l’offre fait en solitaire.
@ vincent bed
« C’est pas sorcier'(emission scientifique bien connu): Matali Crasset va y perdre….son bras droit(cela sert pour faire des détonateurs)…
Comme dit l’un des Bouroullec les Ensad sont fort en maquette… mais après il faut un ensci ou un nantes arlantique ou autre ecole de design indus….
Je viens d’ajouter de nouveaux visuels sur le projet gagnant « Petit Poucet », mais pourquoi mettre en avant de l’acétone ❓
Nous pourrons aller encore un peu plus loin avec l’interview de Matali Crasset à venir
Je suis très heureux que l’on parle de démarche créative pour les entrepreneurs, les financiers, les marketeurs, les producteurs,les chercheurs etc et non seulement les designers et les artistes…
Samsung identifie des projets porteurs et aide leurs auteurs à réaliser leur projet avec quatre experts : matali crasset, designer industriel, Bruno Aveillan, réalisateur et photographe, Eric Frechon, Chef 3 étoiles au Guide Michelin et Olivier Mathiot, business angel et entrepreneur.
D’autres photos arrivent très vite en supplément sur l’article .. l’interview de Matali Crasset également 🙄