Recréer une émotion, un instant merveilleux, fugitif, c’est un enjeu aussi noble que compliqué pour un designer.
Comment créer un objet tangible et évocateur à partir d’un souvenir de paysage, d’un reflet dans l’eau, d’une vibration colorée ?
Les designers présentés dans cet article mettent en avant des détails infimes et imaginent des trompe-l’œil, d’habiles copies, ou bien encore d’ingénieux procédés quasi magiques. Leurs projets sont autant d’évocations de la nature qui joue sur l’impalpable d’une observation et d’un ressenti en brouillant les frontières. Les objets invitent même parfois à l’immersion dans des ambiances merveilleuses proches de certaines installations contemporaines.
La lampe Ripple de Poetic Lab a été mise au point avec la marque de cristal autrichienne Lobmeyr. Cette lampe est faite d’un dôme en cristal soufflé qui pivote sur lui-même. L’ambition de ce projet est de capturer la beauté de la lumière créée par la réfraction de l’eau et de la recréer dans un environnement domestique. Le faisceau lumineux lorsqu’il traverse la surface inégale du cristal (inhérente au processus de soufflage traditionnel) projette des reflets lumineux reproduisant la surface de l’eau.
L’objet est fascinant, tant par la réussite du résultat qui provoque l’émerveillement que par l’habile collaboration entre ingénierie et artisanat traditionnel. La vidéo ci-dessus de Yuen Hsieh donne un bref aperçu de Ripple en fonctionnement.
Plus d’informations : Ripple, Poetic lab, 2013, UK
Shadow Curtain de Louie Rigano est un rideau de soie qui laisse imaginer une terrasse luxuriante, une fenêtre sur cours dont le feuillage des palmiers et plantes exotiques chatouillerait les vitres. Ce trompe l’œil peut masquer une fenêtre sans vis à vis, ou encore laisser rêver à cet environnement idyllique. Par le biais d’une image d’ombre, la supercherie du designer laisse encore planer le doute.
Là, où une image réelle aurait tendu au kitsch ou à un vulgaire trompe l’œil, il apporte de la poésie à un univers qui peut n’en avoir aucun. La démarche du designer tend à rendre une condition éphémère, permanente. Les ombres sont dépendantes de leur contexte, de leur environnement, du temps de la journée…
Il décide d’imaginer un produit, pour recréer un environnement merveilleux. Et, surtout prouver qu’une simulation peut-être aussi convaincante et percutante que la réalité.
Plus d’informations : Shadow Curtains, Louie Rigano, 2015, USA
La designer néerlandaise Kirstie van Nort, diplômée de la Design Academy d’Eindhoven s’intéresse aux couleurs qui dessinent les paysages. Son process correspond à l’observation, la prise de vues et le prélèvement d’échantillons de paysage en précisant : lieux, date. Ses premières recherches ont été faites en Cornouailles dans le sud ouest de l’Angleterre.
Elle y a observé l’influence de l’industrie minière sur le paysage. Kirstie a beaucoup marché. Ses déambulations l’on amenée à visiter d’anciennes mines et à collecter un grand nombre de photo et de résidus. Ce protocole lui a permis de créer une palette qui correspond à ses souvenirs visuels et sensibles. Sa propre palette de Cornouailles en quelques sorte. Elle a ensuite décliné son pantone par le biais d’une série d’objets en céramique assiettes, bol, tasse …. Elle imaginera une nouvelle palette lors de son prochain voyage dans le cadre d’une résidence au Japon, à Arita.
Plus d’informations : Ceramic paint research, Kirstie Van Noort, 2011 – 2015, Pays-Bas
Selon la légende chinoise, la montagne Qiao Shan abrite la tombe de l’ancien roi Huang Di. Ses descendants qui étaient responsables de l’entretien de sa tombe portaient le nom de Qiao. Beaucoup de gens qui habitent au Sud de Shangqiu, dans la province de Henan, portent encore ce nom. C’est la région dont est originaire le duo de designers Rock Wang et Tong Ho.
Ils ont réalisé un bol Mountain like, qui fait référence à cette légende. La forme de la montagne apparaît en reflet dans le contenu du bol. C’est un projet d’une grande simplicité, séduisant par sa poésie.
Plus d’informations : Mountain like – ? ? ? ? ? ? ?, Studio Qiao, 2011, Chine
Le designer norvégien Daniel Rybakken, étudie la lumière. Le manque hivernal de luminosité de son pays, a sans doute contribué à sa fascination et son intérêt pour ce sujet d’étude. Ses recherches et théories s’appliquent à décrypter comment la lumière se comporte dans la nature et comment elle peut être recréée artificiellement, de manière réaliste.
Pour le projet Daylight il lui a fallu pas moins de deux ans de recherches pour proposer une réplique de la sensation positive de la lumière du soleil scandinave dans le couloir et la montée d’escalier d’un immeuble de bureaux dans le centre de Stockholm (Vasagatan 7). Il a inclus son système d’éclairage à l’architecture et a permis d’éclairer ces deux endroits dénués de lumière : 6000 LEDs montées sur panneau sont incluses dans le mur.
La forme retenue de cet éclairage a été longuement étudiée pour donner l’illusion d’une projection de lumière passant par une fenêtre. Certains pans du trapèze sont flous, d’autres droits pour donner réalisme à cette illusion.
Plus d’informations : Daylight entrance, Daniel Rybakken, 2010, Suède
Bamboo line a été imaginé par le designer japonais Kosho Tsuboi. Il s’agit d’un tube fluorescent moulé de manière très réaliste de façon à ressembler à des segments de bambou.
Contrairement à Daylight la lumière n’est pas travaillée, le designer s’est concentré sur le réalisme de son trompe-l’œil. Ce projet n’a pas pour vocation d’apporter un confort visuel ou une qualité de lumière particulière, il apporte une touche de poésie à qui sait la remarquer. Bamboo line aide à faire d’un détail un élément de narration et permet de changer la perception d’un lieu.
Plus d’informations : bamboo line, Kosho Tsuboi design pour 100per, 2007, Japan
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ENTRE NENDO ET ALONSO , UN DESIGNER DE SON TEMPS ATOMISé C’est comme du Nendo au mur mais in situ cela peut être simplement agréable ou beau ou plus rarement sublime suivant la qualité de l’image digitalisée. Visiblement chez Nendo il a fait du CAD mais pas au coeur du reacteur du genius designer Oki Sato comme l’espere les jeunes designers japonisants. Pour le reste de son oeuvre, cela ressemble à du Tomas Alonso , designer espagnol basé à Londres… Pas encore émergent, ne sort du portfolio ( bout de bois et ceramique) que cette pendule colorée , le contraire du vocabulaire et de lagrammaire de ses rideauhttp://images.fastcompany.com/upload/LouieRigano_clock_1.jpg
Ou peut-on acheter les rideaux de Louie Rigano ? C’est magnifique !!!
LE FAKE DESIGN… Le faux semblants est lié à l’ apparence mais plus precisemment à l’apparence trompeuse. C’est souvent ce que je qualifie de design de surface, de design cosmétique. Les plus grands studios ou du moins les plus connus ont utilisé cette approche cousue de fil blanc ,cette grosse ficelle recreative surtout dans le design de la demande quand ils ne savnte pas quoi proposer à un editeur d’objet ou un une marque qi veut faire parler d’elle à travers leur notoriété. C’est souvent, à partird’une idée , un travail d’assistant qui fait les materiauthèques . En anglais on appèle cela le FAKE DESIGN.
FAUX ET USAGE DE FAUX SEMBLANTS….. Je ne comprends pas le titre « faux semblants extérieurs » mais je comprends le choix de l’image de tête qui en met plein la vue qui fait dela lampe Ripple de Poetic Lab le projet leader du sujet. D’ailleurs en changeant l’ordre des images dans Facebook et en commençant par le neon bambou il a tres peu d’impact ( 17 like et 1 partage)… Un faux semblant nous conduit par synonymie au simulacre cher à Jean Baudrillard, l’auteur du systeme des objets, lu (souvent mal) par les jeunes étudiants en art et en design dont Bruno Malta de l’ecole Boulle ( sujet de bed). Or qui dit faux semblant ou simulacre exprime implicitement une critique. Or il n’y pas la moindre trace de critique dans le sujet ni d’ailleurs dans les commentaires. Le faux semblant ne détourne t il pas les attentions et les énergies dans tous les sens du terme dans une mauvaise direction ?
Projets intéressants et article intéressant, merci
DE QUEL DOSSIER PARLE- T-ON ? L’imitation est dans la nature de l’homme et fait partie de toutes les cultures. L’imitation n’est même le propre de l’homme mais c’est inconstetablement l’humain qui a la plus large palette. Il ne faut jamais oublier qu’il y a en face du createur d’objet, ce qu’on appele des sujets, des spectateurs, des regardeurs (« C’est le regardeur qui fait l’oeuvre » Marcel Duchamp) pas toujours éclairés sur les sous genres de l’art, de l’art decoratif, de l’artisanat d’art, du design et de l’archi que sont le trompe l’oeil, l’imitation , le pastiche, l’effet d’optique, ….http://www.popavenue.com/pub/Luminaires/Enlightenment.jpg
QUAND L’ART DU DESIGNER CONSISTE A SCENARISER L’ART DU SOUFFLEUR DE VERRE, NATURELLEMENT… La moitié de la petite notoriété de « poetic lab » est lié à ripple lamp, une lampe halogene qui tourne sur elle même dans une bulle de verre soufflé… Une partie de la petite notoriété de Pierre Favresse avant Habitat était lié à une petite aiguille rouge qui tourne dans une bulle de verre soufflé poalescent par Matteo Gonet…. comme une tres petite partie de la grande notoriété de Mathieu lehanneur est lié à cette fumeuse lampe en verre soufflée mis au point par son soufleur suisse Matteo Gonet et son bras droit qui dessinait et suivait le projet Pierre Favresse Il poursuit dans l’espace de la galerie , une co innovation stratospherique et domestique avec David Edwards par de la scenarisation d’artisanat d’art en fumée, lumière et nuages….
Dossier intéressant. Merci Alice !
DESIGN DU YEFFET DU PHARE BRETON DU DESIGN ? En detournant l’expression chère à Stephane Vial , LE philosophe du design ,ex prof de philo à l’ecoleBoulle quin n’est pas une ecole de designcomme les autres, « design de l’effet »ou « l’effet design » je dirais que c’est un design du Yeffet ( reference au travail du designer israélien basé à Paris Dan Yeffet, associé pendant un temps à la designer tcheque Lucie Koldova, elle aussi basée à Paris). Pour aller plus loin voila la definition du design de Stephane V. « Le design, c’est quoi ? … n’a rien de magique, ni même d’artistique : il est l’effet concret d’un certain nombre d’opérations techniques spécifiques au projet poursuivi par chaque designer. »…Pour être plus precis, j’y vois aussi du Mathieu Lehanneur et du Pierre Favresse (ex bras droit de Lehanneur) qui utilise le même souffleur et même du Bouroullec dont Ionna Vautrin etait chef de projet à Venise . Le design est un microcosme, un ecosysme Tous les designers appliquent les mêmes recettes avec les mêmes ingredients, l’art du bon cuisinier du design, du bon chef de cuisine design c’est de depasser les tendances qui font le style dans l’air du temps pour précéder les tendanceurs. Faire du design c’est modifier quelques paramètres ….. et faire tourner la lumière dans un phare….http://media.designconnected.com/vfs/a8c7541b9a06da71bd74ab2e8791bd20_788/48929681917175e5be933c1b6a6fcf44.jpg