C’est au sein du HALL 7, Now ! Design à vivre, que le stand de Steppenwolf Design était dressé. Notre attention a été attirée par plusieurs facteurs : la collection de luminaire Honeycomb, ici exposée sous forme d’appliques murales, ainsi que le caractère avenant des exposants : Gabriel Morisson et son père.
Une personnalité, un designer, un studio et une collection. En voici l’histoire, racontée par Gabriel Morisson en personne.
– Gabriel, si tu devais te présenter en quelques mots
Je me présente normalement derrière mon masque de loup des steppes. Gabriel Morisson, designer pluridisciplinaire de 23 ans chez Steppenwolf Design.
– As-tu grandi dans le monde du Design ? Ou des faits marquants t’ont fait te tourner vers cet univers là (lesquels) ?
Pas vraiment, bien que mes parents soient sensibles aux objets d’art et de design, cela m’a peut-être influencé. Vers 9 ans, j’ai découvert les réalisations de Frank Lloyd Wright, notamment le Guggenheim de New York lors d’un voyage en famille. Son travail architectural m’a beaucoup marqué par l’usage des formes et matériaux brutes mais néanmoins tout à fait harmonieux. À ce moment-là, j’ai voulu me tourner vers l’architecture.
En sixième, je baillais sur mes devoirs mais dessinais des plans de maisons pour mes amis et même mes profs me demandaient de dessiner la maison de leurs rêves ! Plus tard, mon intérêt se développa pour la photographie, l’architecture intérieure et paysagère ainsi que pour le design des produits du quotidien.
– Quel cursus as-tu à ton actif ?
Après m’être fait viré de mon collège à Paris, j’ai passé quatre années à “The Putney School”, un lycée Américain spécialisé en Art dans le Vermont : une école parfaite où les profs cherchent à développer les points sensibles et créatifs de leurs élèves.
J’ai ensuite intégré Parsons School puis l’université RMIT à Melbourne en Australie en Design Industriel, où je termine actuellement mon projet de thèse.
– Créateur et designer de Steppenwolf Design, peux-tu nous en dire plus sur sa création, ses valeurs et son savoir-faire ?
J’ai participé à la création de Steppenwolf Design avec une vision sur le long terme. Je pense que les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui se répercutent directement sur mes procédés de conception. Les jeunes générations sont les premières victimes et elles peuvent être parfois un peu perdues, surtout avec les problèmes immenses que nous avons à résoudre rapidement, tels que la situation économique et l’environnement.
Aujourd’hui, nous apprenons de plus en plus la démarche écologique à suivre. Lentement, nous y accordons de plus en plus d’importance dans le marché du design, même s’il peut être difficile de combiner écologie et design.
Enfin, j’essaie de travailler le plus souvent possible avec des artisans au savoir irremplaçable pour en apprendre davantage sur leurs compétences individuelles, puis j’y apporte ma touche personnelle en utilisant par exemple des technologies de pointe, comme l’impression 3D.
Le designer sert un peu à combler l’écart entre l’artisan et l’acheteur.
– Lors de notre rencontre, tu présentais la collection : Quelle en a été la démarche conceptuelle ainsi que le processus de fabrication ?
Je trouve l’univers des abeilles fascinant. J’avais donc envie de rendre hommage à ces formidables pollinisateurs, indispensables à notre écosystème, qui sont malheureusement aujourd’hui en dangereux déclin. Lorsque j’ai pris la décision de développer ma première production, j’ai voulu créer un luminaire car c’est un objet un peu “magique” avec lequel l’utilisateur peut directement interagir. Il y a cet effet inattendu quand on l’allume. Enfin, le challenge du luminaire est que l’objet doit être beau, non seulement allumé mais aussi éteint, d’autre part, il est indispensable que la source lumineuse ne soit pas directement visible. J’ai donc pris ces contraintes comme éléments fondateurs du design.
Je vis la majorité de l’année en Australie pour travailler sur mon projet de thèse, j’ai dû donc contrôler la production de la lampe depuis le bout du monde, ce qui a rendu ce projet encore plus compliqué.
La plus grande majorité de la fabrication se fait en Vendée, par des artisans qui travaillent le cintrage du bois. Ensemble, nous avons choisi des essences nobles mais cultivées de manière durable, telles que le noyer, le hêtre ou le palissandre. Enfin, des pièces en laiton solide ou en aluminium anodisé et numérotées viennent compléter l’ensemble.
La lampe est donc personnalisable avec différents matériaux et modes de fixation : un souhait que je voulais absolument garder malgré sa complexité et son coût important.
– En tant que plus jeune exposant du M&O Paris 16, comment as tu vécu cette expérience ?
C’était une expérience que je recommande à tous les jeunes de ma génération. C’est important d’apprendre les bases en école mais l’apprentissage par l’action reste néanmoins bien plus conséquent. J’ai voulu m’occuper de tout, de la fabrication du stand à la mise en page des brochures, ce qui était parfois difficile tellement la charge de travail était grande. Au final, lorsque les portes du salon se sont ouvertes, bien que fatigué, j’étais très heureux d’avoir l’opportunité de montrer à des visiteurs du monde entier mon travail et ma vision.
C’est un sentiment très agréable lorsque des inconnus vous félicitent !
– Quelques jours après la fin du salon, après un peu de répits, quelles conclusions tires-tu de cette participation à M&O
Un projet qui se termine mais des dizaines d’autres qui commencent…
– Grâce à cette expérience, aujourd’hui comment vois-tu l’avenir ? Quels sont tes objectifs ?
Notre époque est fantastique en raison des nouvelles technologies qui naissent chaque année. C’est un paradis pour designer tant les tendances avancent et changent rapidement. Je tiens donc absolument à inclure plus de technologies, telles que l’impression 3D et la robotique, à mes conceptions “artisanales”.
Je trouve que l’idée de voir des entreprises de haute technologie travaillant main dans la main avec des artisans compétents est particulièrement poétique et durable. Je vais continuer à explorer les matériaux, les formes et les thèmes pour créer de nouvelles collections avec des visions différentes.
Merci à la famille Morisson pour leur accueil sur le stand de Steppenwolf, pour leur disponibilité ainsi que pour leur sympathie
Plus d’informations sur la marque : Steppenwolf Design
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I find it really beautiful and poetic. The design carries a message and vision, it combines vintage and modernity, really cool!
J’AI ENFIN CERNER CE PROJET EN PROJETEUR…. Un luminaire comme une radio vintage….. à lampes au temps d’Ici Londres…. Cela doit donner des perspectives …de developpement à des jeunes designers marketeurs qui ne sont pas nés avec une cuillère d’argent en prenant le modele de la boite concept sur Kickstarter.
je n’ai pas la pretention de tout comprendre, de tout reduire mais le tres brillant prof de l’ensci archi designer Jean Louis frechin a écrit cela en 2011″Au départ était les formes utiles…Puis les formes devinrent support de décoration.À la fin de la révolution industrielle, les formes devinrent la conséquence de fonctions.La société de consommation de masse nous imposa des formes créatrices de pulsions…À l’âge de la communication: la forme suit désormais la narration…(StoryTelling),Dans ce nouvel âge de l’innovation, nous entrons dans l’aire de la forme qui construit des fictionsLe design quitte t’il désormais le monde des formes et du réel pour entrer dans celui de l’écrit, des histoires et du spéculatif ? »
LES ARCHI SAVENT AUSSI FAIRE DES POLYGONES , DES HEXAGONES DEPUIS DES LUSTRES… je ne denigre rien, je contextualise et je critique au sens de chercher à discerner la valeur des des choses. . D’ailleurs c’était un debat vif entre designers et amateurs de design dans un autre blog en 2009. à propos des bibliotheques modulaires en forme d’hexagones qui font reference à la ruche. Un archi americain connu avait vendu cela à Disney et à l’editeur belge Quinze et Milan pour l’edition. Si le design c’est faire une forme geometrique basique et lui attribuer une fonction tout le monde sait faire depuis des lustres… et ce dans toutes les matières, c’est un peu plus difficile. Je ne dis pas que cela n’a pas d’effet visuel, émotionnel mais je ne suis pas d’accord avec Stephan Vial sur reduire le design à un design de l’effet…… « Le design est l’effet concret d’un certain nombre d’opérations techniques spécifiques au projet poursuivi par chaque designer. » Clive Wilkinson pour cette boutique Disney s’est fait critiquer par Architonic alors que je trouve que la lumière est belle pour une bibliotheque , separateur ou un rayonnage en plastique rotromoulé. Evidemment en faire un luminaire retro vintage en bois contreplaqué post Eames oblige à faire des trous pour faire passer la lumières. Les trous peuvent être des moucharabiehs comme Mostapha El Oulhani ou des hexagones pour Gabriel Morisson de la Bassetiere…. Chacun son motif , son pattern, son referent …. Je trouve qu’il a une bonne idée de faire avec un même produit 3 typolologies de luminaires… ou plutôt de boîte eclairante. Son core bizz , c’est le packaging et le print comme on dit dans un métier qui est à mi chemin entre marketing que du design comme dirait un autre expert du design Jean Louis Frechin https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/d8/8b/2d/d88b2d4b23356c165bb6311aac7b1fee.jpg
Oui en effet tout monde sait faire des polygones, mais où voulez vous en venir ? Une aventure, un personnage, une prise de risque, pourquoi cette volonté de toujours dénigrer les choses @Prof Z ?
Certes le jugement, l’appréciation, le conseil constructif, mais étaler des formes similaires ne présentent que peu d’intérêt sauf d’augmenter votre nombre d’intervention devenant un monologue, en ce cas oui la retrait voir la censure reste la seule solution.
les jeunes ont besoin d’aide, de conseil, d’ouverture, même si ils sont poussés par leurs parents, d’autres cela sera par une école, un investisseur ou une bourse, la finalité est la même.
Le rôle de BED n’est pas de casser les projets présentés, mais bel et bien l’inverse.
LA FRANCE EST UNE RUCHE DE JEUNES DESIGNERSDIPLOMES…. Même à l’Ensci, les ateliers de geometrie on sait faire des polygones Ici un hexagone en 2008 Mostapha El Oulhani designer franco marocain basé à Clermont Ferrand…..http://o.homedsgn.com/wp-content/uploads/2011/01/La-Ruche-1.jpg
QUAND LES ABEILLES FONT DE LA GEOMETRIE POUR LES DESIGNERS Voila un reportage sucré. En voyant les tubes a essai, je me suis dit voila une machine à miel comme il y a une machine à vin D Wine dessinée par Constance Guisset ou un luminaire connecté par No design Studio … Rien de cela. Juste un luminaire geometrique en bois avec un dessin d’alveole.Dans la ruche la plus importante c’est la reine…. , la maman de Gabriel qui apporte les 120 000 Euros de capital et qui dirige une entreprise de 1 à 2 personnes dont le fils. Par ailleurs la fabrication n’est pas artisanale mais industrielle pour la boite à lumière La société vendeenne CARDINEAU qui produit des pièces en contreplaqué moulé. Tout cela n’a rien de bien neuf en ameublement ( meuble, lumnaire objet deco) que je suis depuis des lustres dans le monde et je ne vais pas en faire des caisses… Je serai probablement censuré.http://static.designmag.it/designmag/fotogallery/979X0/38435/officinanove-libreria-honeyway.jpg