Pinto Paris nous a ouvert il y a quelques mois les portes de son showroom pour une visite guidée privée au cœur de son univers coloré, raffiné et empreint d’excellence.
C’est une tache difficile que de résumer Pinto Paris en quelques mots…Chaleureux, solaire, éclectique, intemporel, libre en sont peut être une ébauche pour définir ce dernier, qui crée des collections de mobilier, d’art de la table et d’accessoires dans des matériaux rares, la plupart en édition unique ou séries limitées. Dessinée et entièrement réalisée à la main, chaque pièce est singulière, même si toutes se distinguent par leur rigueur, leur élégance graphique et la beauté des finitions.
L’histoire
C’est en 2006 que Davina Koskas, fondatrice et directrice artistique de Pinto Paris, rejoint le Cabinet Pinto tenu par son oncle Alberto Pinto (1945-2012), après avoir étudié entre Paris et Barcelone et vécu à Hong-Kong, forte d’une expérience dans la haute joaillerie.
Pendant 2 ans, elle travaille au côté de son oncle puis crée la maison Pinto Paris en 2009. Dès 2010, la première collection RIO voit le jour, puis suivent la collection VULCAIN en 2011 et l’actuelle collection ARCHEA qui s’agrémente de nouvelles pièces depuis 2013.
Outre sa connaissance intime de l’esprit Pinto, Davina Koskas se définit par son intuition, son sens aigu du détail et sa fascination pour l’artisanat et le travail de la main.
La maison Pinto Paris puise donc ses racines dans l’univers du Cabinet Pinto (avec lequel elle partage les locaux), mais a su s’émanciper et devenir une entité propre dont les pièces attirent les plus grands décorateurs étrangers.
La création
Chaque pièce nécessite en moyenne 6 à 7 mois de travail, mais une idée ou un dessin peuvent très bien rester en suspens plusieurs années puis se concrétiser à la rencontre d’un nouveau matériau.
Un sens aigu des détails, de la finition est apporté à chaque pièce.
Usage est de dire que « le Diable se cache dans les détails » mais chez Pinto Paris c’est l’histoire qui s’y cache, ou plutôt les histoires: celle de l’héritage d’Alberto Pinto et de son goût pour les voyages, celle de l’Histoire avec un grand H des civilisations anciennes et passées qui constituent le fils d’Ariane de la collection ARCHEA, celle de d’histoire du matériau qui se veut noble, pur, précieux et intemporel (pierre, bois, métal, paille) et celle de la main de l’artisan. Toutes ses histoires s’entremêlent pour former l’objet qui est signé, numéroté et s’inscrit dans une collection qui nait d’une rencontre avec un matériau ou d’une rencontre avec un artisan.
Chaque objet procède d’un souvenir, d’une lecture, d’une discussion…ici l’inspiration est libre de toute frontière, tant géographique que conceptuelle, comme le montre la console Satis, pièce « déesse » du nouveau complément 2015 de la collection ARCHEA, dont les motifs ont été inspirés des tresses des coiffes de l’Égypte antique et qui trouvent leur résonance dans le travail du bronze: martelage, tresse et cordelettes:
Derrière chaque meuble et objet décoratif se cache donc une véritable histoire, parfois complexe, comme la table Onde dont l’inspiration des motifs du plateau sont le fruit d’une réflexion basée sur les savants et illusionnistes pavages de Penrose (de type 3), nous rappelant le travail de la collection Penrose par Ich&kar précédemment traitée sur BED, découverts par le mathématicien et physicien britannique Roger Penrose dans les années 70: il s’agit de pavages non périodiques (c’est à dire qu’on ne peut pas les décrire comme un motif répété sur une grille régulière), et bien qu’ils ne sont pas historiquement pas les premiers à vérifier cette propriété – celle ci remontant à la Renaissance et plus particulièrement à la période Baroque – ils sont parmi les plus simples, et à ce titre largement étudiés. On peut y définir un algorithme de construction par découpage: la proportion entre le nombre de gros losanges et celui des losanges tendant vers le nombre d’or…
Du Tanger d’Alberto Pinto, en passant par l’art Africain ou le design Scandinave, mais aussi de grands artistes tels que Picasso, Miró, Cocteau, Matisse ou encore des écrivains tels Hemingway, l’univers de la maison Pinto Paris est complexe, coloré, profondément beau, intemporel et sans frontière, tout en gardant un ancrage résolument Français, la proximité géographique de leurs artisans étant un élément important pour Davina Koskas, car « il y a une compréhension, un même ressenti culturel des matériaux ». Ce savoir-faire typiquement Français est également mis à l’honneur pour sa spécificité: « la main de l’homme se voit plus sur le produit ». L’empreinte du geste est donc clef de réalisation.
Pour Davina Koskas, « il n’y a de réussite que grâce à un travail d’équipe », c’est ainsi qu’elle a su s’entourer de personnes de grande confiance et aux talents multiples, tels le designer Laurent Crabette qui après des études de lettres et d’histoire de l’art, et d’expérience dans les arts décoratifs et le dessin, réalise de magnifiques esquisses d’une rare qualité, qui à elles seules auraient le mérite d’être qualifiées d’oeuvre d’art à part entière. Jamais l’empreinte du geste humain, à l’heure du tout numérique, n’a été aussi fondamentale tout au long du processus créatif: depuis l’esquisse jusqu’à la réalisation de l’objet.
Le Beau est partout pour qui sait le voir…l’inspiration multiple. Le bureau de Laurent Crabette en est d’ailleurs tapissé:
Pinto Paris ce sont aussi les arts de la table, qui sont à la genèse de l’activité de la maison.
L’aventure commença de façon intemporelle lorsque Alberto Pinto dessina des assiettes pour sa collection personnelle. L’engouement de ses amis fut tel qu’il décida de concevoir des collections pour tous les amoureux des arts de la table.
C’est ainsi qu’on vu le jour plus d’une vingtaine de collections d’inspirations très variées.
La Nature, élément omniprésent dans l’univers Pinto Paris, prend vie et se transforme en décor. Telle une pièce de théâtre, l’art de la table devient matière à rêverie, fantaisie et mise en scène:
Ainsi chez Pinto Paris, l’envers du décor est aussi beau et complexe que l’endroit. Il n’y a pas de faille, chaque pièce est porteuse d’une réflexion, d’une profondeur et surtout d’une passion pour l’excellence, qui se ressent au contact de l’objet perçu comme totalement beau.
« L’important c’est d’habiter le beau » sont les maîtres mots de la maison et ce sont très certainement ces derniers qui la définissent le mieux.
Merci à Davina Koskas et Laurent Crabette de nous avoir ouvert les portes de l’univers Pinto Paris, ainsi qu’à l’agence Lorraine de Boisanger qui a rendu cette rencontre avec le beau possible.
Plus d’informations sur le studio : Pinto Paris
Crédits photo (si non cités): Seen By Kloé pour Blog Esprit Design
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Bonjour , Très bon blog ! Je le trouve très vivant, merci pour ces magniphique photo .
: « On ne sait jamais vraiment quand on perd son temps » PenroseIl s’agissait pour le mathématicien et physicien britanique Penrose d’ un divertissement mathématique que de nombreux artistes et designers ont declinés. comme un motif géométrique en toute matière et en toute typologie mais aussi d’ un referent scientifique qui « upgrade » des objets qualifiés de simplement decoratifs par certains professeurs influents de design à l’Ensci les ateliers ….
Author
Cher Prof Z, l’article vient d’être mis à jour avec de plus amples précisions sur le modèle mathématique utilisé pour les motifs du plateau de la table Onde: les pavages de Penrose…que l’on peut également retrouver dans l’une de nos précédentes publications:
Je me demande ce que l’ art decorateur Laurent Crabette peut faire du velo pliable du designer industriel anglais Mark-Sanders dans son Moodboard ?
La table Onde est vaguement mathematique, geometrique comme toute chose d’aileurs . Seul le plateau en marqueterie de cubes demande de se mettre la tête… au cube …. Les deux sont dans une tendance que l’on retrouve à Milan, à Londres mais ici avec un traitement et un prix haute decoration qui permet de les associer avec des meubles de style40 , 50 etc… Ad quand tu nous tiens…