Aliénor Morvan, jeune designer française formée à L’ENSAD de Nancy nous présente son projet étudiant baptisé M.O.T.E, un îlot de compostage partagé en milieu urbain.
MOTE acronyme de « Matière Organique Très Expressive« , projet basé sur une enquête immersive auprès d’usagers d’un site test de la ville de Nancy. Où comment la ré-appropriation du traitement de déchets organiques à l’échelle hyper locale peut-elle générer du lien social, initier une revégétalisation de la ville et proposer une agriculture urbaine vivrière de complément ?
Après les bibliothèques partagés, les jardins partagés, la jeune designer souhaite aller plus loin encore en s’attaquant à vos ordures ménagères, par une réflexion et point de collecte, pour qu’ils servent avant tout au usager comme engrais par exemple. Un cercle vertueux à lancer, pour le mieux consommer, le mieux manger, de l’espace privé à l’espace public et commun.
« Je me suis formé grâce à son Maître composteur qui m’a introduite dans la communauté test du parc sainte-Marie. Des entretiens filmés des dix foyers m’a permis de réaliser une étude d’usage qui a servi de base critique à ma proposition. Je voulais donc un dispositif léger qui s’adapte aux mutations de la ville, qui casse les barrières psychologiques liées à cette pratique afin de la rendre attrayante et surtout l’occasion de créer du lien social. » voir ses entretiens filmés
Un projet local, impliqué et solidaire à soutenir…
« Les modules sont transparents, les couches de décomposition deviennent alors un motif dans l’espace urbain. Plutôt que de cacher nos poubelles, assumons-les ! Les matériaux invoquent d’ailleurs plutôt l’idée du panier de récolte que le PVC des poubelles. Le dispositif, que ce soit la jardinière domestique ou l’îlot partagé contiennent toujours un espace de plantation pour mieux rappeler le but final du compostage. L’objet incarne alors son propre cycle. Ce projet poursuit sa route au sein d’un atelier ARTEM, nous répondons à des appels à projet et sommes en contacte avec des fabricants pour réaliser plusieurs îlots afin de les implanter dans différentes communautés (maison de retraite, école, cité U, entreprise …).«
Chacun récupère son propre petit composteur, afin de récupérer ses déchets, qu’il pourra ensuite apporter au composteur partagé, qui servira d’engrais à l’espace jardin partagé, intégré au dispositif ou plus éloigné si l’ensemble urbain dispose d’espaces à cultiver, du déchet à l’engrais, de l’engrais à l’agriculture, de l’agriculture à la nourriture…
Détail du concept circulaire :
M.O.T.E from Aliénor Morvan on Vimeo.
Plus d’informations sur le designer : Aliénor Morvan
Retrouvez notre sélection de projets étudiants
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Cher Prof Z, la base hexagonale des modules permet de multiplier les façades d’accès
pour faciliter le brassage du compost. Par
ailleurs, elle permet une composition plus organique et modulable que
le carré afin d’épouser les topographies variées des sites
d’implantation. Leur élévation tronconique accélère la décomposition et libère à la fois le poids sur les
parois qui doivent pouvoir s’ôter facilement lors des transvasements. Cette forme est une sorte de schématisation géométrique de la typologie du tas. Les multiples hauteurs permettent aux usagers de
reconnaître de manière intuitive les différentes fonctions des bacs
selon les étapes du compostage. Ce rythme offre à l’îlot la capacité de
faire paysage. La transparence est un partie pris psychologique visant à
provoquer un changement de regard sur la notion de déchet, non plus
comme une matière destinée à l’abandon mais une matière précieuse exhibée dont
l’usager peut être fière car il en maîtrise l’entièreté du cycle de vie.
Il y a un vocabulaire, une grammaire, une symbolique des formes mais également des
règles typographiques qui régissent les espaces entre les mots (surtout
lorsque ces derniers sont teintés d’acidité).
Cher Louis, la fabrication d’une première série a été confiée à un ESAT situé à 20 minutes à vélo du
centre de Nancy avec du mélèze sourcé en forêt de Marne. Le projet est actuellement en usage sur 5 sites : au pied d’une régie de quartier prioritaire, dans le jardin d’un EHPAD, dans le jardin d’un tiers lieu (TCRM Blida-Metz), sur la placette d’une résidence et dans un bourg rural. En plus de l’îlot, MOTE propose à présent une série d’ateliers de sensibilisation pour fédérer de manière réjouissante les communautés autour du savoir-faire du compostage : les usagers dessinent les ingrédients qui sont sérigraphiés sur des torchons pour une information pérenne dans le foyer. Ils personnalisent leurs bio-seaux pour que l’objet soit valorisant lorsque l’on déambule avec dans la rue. Un atelier « cuisine ta poubelle » alerte sur le gâchis alimentaire, composter c’est bien, manger c’est mieux. « Les intra-terrestres » permettent de déterminer le rôle de chaque insecte dans la décomposition. « Les invisibles » est une performance live pour animer des apéros, basée sur la sonorisation du compost et une vidéo captée à la caméra thermique pour révéler l’activité des bactéries. La co-conception d’une mallette pédagogique va démarrer bientôt avec une école dont le jardin pédagogique accueillera un îlot au printemps. Le projet se structure peu à peu autour d’une association Matières Organiques Très Expressives afin d’essaimer le projet au-delà du territoire Lorrain. https://www.facebook.com/matieresorganiquestresexpressives/ mote.contact@gmail.com
La jeune designer qui répond au joli nom très me morisable d’ Aliénor Morvana dit vouloir rendre désirable unepratique qui n’est pas sexy à la base …. À la base depuis quand unpolygone , surtout unhexagone serait sexy.? Il y un vocabulaire. une grammaire . une symbolique des formes…
Bonjour Aliénor, Je souhaiterais savoir où en est actuellement ton projet MOTE. Comme tu le sais, j’apprécie toutes les actions que tu réalise.Amicalement, Louis.