Dans cette nouvelle édition de « Mon métier…« , venons à la rencontre de Cédric Ferrapie, jeune architecte DPLG dynamique et décalé basé à Lyon.
Bonjour Cédric,
– On se tutoie ? On se vouvoie ?
Ça commence comme chez Ardisson… tu m’inquiètes!
– Pouvez vous présenter en quelques mots ?
Mes mensurations ?
Cédric Ferrapie, sexe masculin, 32ans, architecte DPLG, fondateur et gérant de SPACE MAKER, et champion de poney.
– Pourriez vous nous donner une définition « simple » de votre métier ?
Simplement c’est apporter une réponse construite, technique mais poétique, en juste adéquation avec un budget, un programme, une personnalité, un paysage…
C’est too much peut être comme définition?
– Depuis combien de temps êtes exercez vous ce métier ? Quelles ont été les principales évolutions / parcours ?
Après un bac scientifique (oh mon dieu!!), je suis diplômé DPLG de l’école d’architecture de Saint Etienne.
Mon parcours professionnel s’est construit sur :
une collaboration au sein de l’agence CHRISTIAN DREVET ARCHITECTURE à la sortie de mon diplome en 2004. En 2008, je deviens membre associé de l’agence.
Des déambulations étudiantes chez MICHELOU ARCHITECTES à St Etienne qui enrichissent et façonnent mon regard critique.
de petites expériences sensitives et collaborations qui amusent mon esprit avec les concours Europan 9 et 10 en collaboration avec Laurence Pinel et Romain Rousset.
la création de SPACE MAKER en 2010 qui m’amène vers de nouvelles ambitions.
Travailles tu seul ? En agence ? Avec des partenaires ?
L’architecte ne peut pas être dieu démiurge seul maître à bord de son projet.
L’atelier SPACE MAKER s’appuie au quotidien sur mes épaulettes, mais est à considérer comme une structure à géométrie variable, qui peut intégrer ou s’associer à des compétences spécifiques au grés du type et de l’importance des projets. Je crois au partage des savoirs et des expériences, mobilisant compétences, idées, créativité, énergie de différents partenaires comme des paysagistes, ingénieurs, designers, économistes, concepteurs lumières.
Quelles sont vos méthodes de travail, de création ?
Il n’y a pas de recettes de cuisine Top Chef. A chaque projet son scénario.
En privilégiant la prospection, la recherche, l’expérimentation, et ne se limitant pas à une méthode, j’utilise le dessin à main levée, le croquis au trait, le collage et la manipulation d’images, l’outil informatique 2D et 3D, les volumes et maquettes, les photomontages réalistes, etc…
Toutes les échelles sont abordées, de l’échelle du paysage et l’insertion dans le site, à celle du mobilier et l’aménagement intérieur.
>>> image10
– Quelle est selon vous, la qualité primordiale pour exercer votre métier ?
Je pense qu’il faut être curieux, généreux, exigeant, funky, organisé, engagé, créatif et… résistant.
– Possible d’avoir une photo de chez vous ? (ou bureau…)
– Comment définiriez vous votre « style » ?
Longtemps, un style correspondait à une époque, une architecture. Aujourd’hui certains architectes se spécialisent dans un style particulier, ou un type de construction précis.
Je préfère n’aspirer à aucune spécialisation, et bien au contraire, défendre cohérence et liberté de réponse sans à priori d’échelle, de programmes, de style ou de formes.
J’aime autant les tableaux Excel que ceux de Warhol, autant les veines du bois que le calepinage du béton… Peut être parce que je suis un peu jeune et con.
– Où puisez-vous vos inspirations ?
Des livres, de rencontres, des villes et du monde contemporain…
L’architecte travaille avec la vie des gens. Il doit s’inspirer de tout et tout le monde.
– Que représente Internet pour vous ? De nouveaux clients ? Se faire simplement connaitre ?
Les zinternets? Un super outil de communication…amusant, riche, mais un peu flippant parfois.
Passons les questions d’usage, et allons plus loin
– Quelles sont vos lectures, deco, archi ?
J’aime lire Technikart, magazine de société un peu barré, et des revues étrangères spécialisées en architecture comme AV Proyectos par exemple.
– Quelles seront, d’après vous les tendances de demain ?
Plutôt que de tendances et autres innovations gadgets, j’espère une démarche environnementale évidente et logique, une architecture bioclimatique bien pensée, appartenant à notre culture, à notre conscience citoyenne et écologique.
– Quelle est ta « meilleur » rencontre durant ton travail ?
Sans doute mon travail au sein de l’agence CHRISTIAN DREVET ARCHITECTURE, qui a renforcé mes convictions et sensibilités. Christian DREVET m’as transmis ses préoccupations : aller à l’essentiel, contre les dogmes esthétisants et les faux semblants de l’image, mener une démarche conceptuelle, radicale, globale, critique, et collaborative…
– Quelle est le matériau que tu affectionnes le plus pour tes réalisations ?
Comme je te disais, je ne m’oblige pas à utilser tel ou tel matérieu. J’ai des affinités pour le métal, certes. Mais j’aime combiner les matériaux et matières.
– Quels sont vos projets encours ?
Les réalisations démarrent avec des constructions de maisons, ou d’appartements : à Lyon un atelier de mécanique est reconverti en loft au budget raisonnable mais aux espaces ambitieux, une maison à l’écriture contemporaine épurée est construite dans un petit village de Haute Loire.
Des chantiers sont en cours : une maison se construit sur des convictions environnementales et contemporaines, recyclant des containers, d’anciennes écuries sont rénovées en appartement raffiné.
D’autres projets se seront pas réalisés : la réhabilitation d’un immeuble en deux appartements duplex à Saint Appolinard, la rénovation d’un appartement canut à Lyon.
Je participe en ce moment au concours pour la construction à Istanbul d’un centre de prévention et de sensibilisation aux séismes.
Les prochains ?
Une maison éco-logique / éco-nomique dans les Monts du Lyonnais, pensée comme une extension du paysage.
Celui que vous auriez aimé réaliser ?
Un projet artistique pour la construction d’espaces d’accueil pour la Fête des Lumières 2011 de Lyon. L’appel d’offre a été annulé.
– Que fais tu de tes heures perdues ?
Du poney, de la gym artistique. Beaucoup de poney oui.
J’anime et j’enrichis également un webzine qui traite de design, de graphisme, de web, de mode…de tout ce(eux) qui m’inspire.
Cliquez sur www.spacemaker-blog.fr, y’a pas plus heavy qu’une enclume!
– Est-il possible, pour terminer d’avoir un petit dessin spécial Blog Esprit Design by Cedric Ferrapie ?
Voici un petit croquis extrait de mes carnets de voyage. Il s’agit d’un projet construit à côté de Porto, construit par Alvaro Siza, architecte au travail que j’affectionne particulièrement.
A chacun de deviner…
– Pourquoi avoir accepté de répondre aux questions sur BEDesign?
Pour espérer avoir mon portrait dans Lyon People bien sûr …. »Money, success, fame, glamor ».
Non… plutôt pour démystifier cette fausse image de l’architecte inabordable, coincé, et partager mes expériences.
– Auriez vous des noms à nous donner pour les prochaines éditions de cette rubrique ?
Jérome Ricolleau, jeune photographe qui monte, spécialisé en prise de vue architecture, rencontré il y a peu de temps.
Son site : Space Maker
Merci d’avoir partagé votre expérience sur le métier d’architecte. Sans doute, les personnes qui s’intéressent à ce métier lieront l’article afin de mieux cerner la profession.
Pingback: Tapis Salon Senegal – Pour Vous
@C.dric
Le Corbusier de son vrai nom Charles-Édouard Jeanneret-Gris a inventé le nom de marque de designer avant Ora Ito, le starchitecte avant XYZ qui utilise le talent des autres pour sa seule notoriété.
C’est vrai Prof Z. On peut penser à l’architecte Le Corbusier et sa comparse Charlotte Perriand avec leurs mobiliers devenus aujourd’hui des icônes du design.
@C.dric
Ce que beaucoup de gens pense être le design est en fait le design italien d’après guerre qui a été fait par une poignée d’architectes qui ne pouvaient construire des bâtiments en Italie et qui ont donc construit des objets et meubles et en même temps revivifier l’artisanat et l’industrie qui va avec.
Il n’y avait pas d’école de design. En France, le design des archi est souvent fait par des designers formés à l’Ensci ou ailleurs dans un petit coin du studio d’archi et sert essentiellement à la communication presse de l’archi et de l’éditeur. Ainsi, en changeant d’échelle,en se rapprochant ducorps, l’archi se rapproche du public, il devient plus humain.
J’ai moi aussi Kallou des amis qui ont dévié vers d’autres métiers ou occupations. Et cela démontre je pense la force et l’intérêt des études d’architecture qui ouvrent vers la pluridisciplinarité.
Moi qui suis un amateur très éclairé de design, je connaissais la fête des lumières mais je ne connaissais pas Lyon, design en ville. Problème de com?
Il y a en apparence tous les ingrédients dans Lyon, design en ville mais quand on écoute les discours des uns et des autres, c’est assez cuisine design passe partout. Certes Lyon est une voie de passage ….mais ici un peu trop vers les produits milanais. Ce que je reprochais d’ailleurs aux designers days à Paris. Il y manque juste ce qui fait sa singularité, sa folie, sa passion créatrice… pour qu’on y vienne de Genève, qui vient de terminer ses design days, de Milan et de Paris qui vient de terminer sa première Paris design week. Il faudrait sans doute faire comme dit Starck un court circuit mental, être plus disruptif pour y faire jaillir l’étincelle.
http://www.zapdesign.com/design/lyon-design-en-ville-2010.html
Pour rebondir sur »Il n’y a pas de recettes de cuisine Top Chef. A chaque projet son scénario. »….
Un jour un « chercheur en design » que je nommerais pas car non seulement il m’interdit son blog mais il pompe mes « recherches », s’est ému de l’utilisation du terme recette utilisé par le designer lyonnais Maëlig Pommeret….
Un professeur de design belge Olivier C. a écrit ici même + ou – Je ne comprend pas ce que tu veux dire par design de terroir..
C’est simple à Lyon, il y a un terroir, des chefs, des recettes,des designers, des architectes d’intérieur et… d’extérieur… Il faudrait qu’ils se mélangent un peu plus pour faire un design de terroir. Juste entre Milan et Paris, c’est idéal non?
amusant de voir le parcours d’un « collègue » du même âge que moi… même si pour ma part j’ai complètement dériver sur un autre domaine! J’aime bien retrouver le language archi ! 😉
Ravi d’avoir participé et enrichi ton blog
Author
Heureux de pouvoir mettre en avant des portraits et activités de Lyon et sa région 🙂