Partons à la rencontre d’Ionna Vautrin, designer française au large sourire, un nom et visage qui maintenant ne passent plus inaperçus, ayant accepté de répondre à mes questions, découvrons ensemble son travail, sa vision, ses projets, un design coloré tourné vers l’humain, vers l’enfant et l’innocence, un talent !
– Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis diplômée de l’école de design Nantes Atlantique depuis 2002. J’ai eu l’opportunité de travailler au sein de différentes entreprises ou agences telles que Camper en Espagne, George J. Sowden à Milan, Cent Degrés à Paris puis Ronan & Erwan Bouroullec. Pendant près de 10 ans j’ai accumulé une belle expérience et développé mes propres projets en parallèle.
En 2011, j’ai finalement décidé d’ouvrir mon propre studio après avoir dessiné la lampe « Binic » pour Foscarini et remporté le grand prix de la création de la ville de Paris. Depuis les collaborations s’enchaînent avec des éditeurs tel que Moustache, Serralunga, Lexon, Bosa, Saint Louis…
– Un petit mot sur votre école, Nantes Design Atlantique ?
L’école de design Nantes Atlantique a beaucoup évolué depuis que j’en suis sortie. elle a multiplié son effectif et la carte de ses formations de façon exponentielle. Je pense qu’elle forme de futurs professionnels compétents, responsables et entreprenants. Je regrette cependant qu’elle délaisse un peu l’enseignement du dessin et de l’approche purement formelle qui me semble pourtant être la base de notre métier…
– Je vois que vous avez travaillé pour George J. Sowden puis Ronan et Erwan Bouroullec, quels ont été leurs apports dans votre épanouissement ?
Ces deux expériences ont été très différentes mais tout aussi passionnantes et enrichissantes. George J. Sowden, ancien du groupe Memphis créé par Ettore Sottsass, est un véritable personnage, un « touche à tout » et un pur designer industriel. A plus de 70 ans il a vécu différentes époques de l’histoire du design contemporain. Il est plus que jamais actif et passionné par son métier et par l’évolution des technologies de fabrication. Il est par exemple l’un des premiers à avoir utilisé l’outil 3D dans la mise en forme de ses projets. Je pense avoir été très impressionnée et marquée par son expérience et sa détermination !
Ronan et Erwan Bouroullec sont dans la maîtrise absolue de leurs projets : du dessin jusqu’à la fabrication en passant par la photographie, rien n’ai laissé au hasard. Ils ont créer une identité forte grâce à une grande sensibilité, beaucoup d’instinct et à une exigence extrême. J’ai eu la chance d’être leur assistante 5 années durant lesquelles j’ai pu saisir quelques clefs pour petit à petit construire mon propre univers.
– Vous avez maintenant votre propre studio, une belle nouvelle aventure ?
Je ne regrette vraiment pas d’avoir pris mon indépendance. C’est une démarche risquée et complexe dans ce domaine mais vraiment épanouissante. J’ai un petit studio à Paris, une assistante 4 jours par semaine et parfois un stagiaire. Je collabore avec une vingtaine d’éditeurs et marques très variés. Je m’en sort plutôt bien pour le moment mais tout le monde n’a pas cette chance. Il est difficile de vivre du design, c’est une activité malheureusement mal connue et peu reconnue. Il faut vraiment être passionné et avoir la « foi » pour s’aventurer dans la voie du design d’édition, mais c’est un vrai bonheur de voir l’enthousiasme des gens qui s’entoure des objets que l’on a dessiné !
– Travaillez-vous avez de jeunes designers ?
Mon assistante, Célia Torvisco, est diplômée de l’ENSCI depuis un peu plus d’un année. Elle m’aide sur l’ensemble de mes projets, à tous les niveaux: maquettes, 3D, présentation, administratif, gestion de projets, organisation… Dans un petit studio il faut être polyvalent et proactif. Même les missions les plus anodines ont une importance capitale au fonctionnement quotidien.
Parfois je m’entoure d’un stagiaire. Ils apportent souvent une belle énergie, de la fraîcheur et de l’enthousiasme au studio. Pour ma part, j’essaie au mieux de les intégrer et de leur expliquer le processus de chaque projet en cours.
– Quel serait votre conseil aux jeunes designers, pour n’en sélectionner qu’un ?
Détermination et patience…
– Pouvez vous nous montrer votre espace de travail ?
Le studio est placé dans une petite cours en rez-de-chaussez. C’est un petit espace d’environ 35m2 qui a le charme des vieux ateliers parisiens…
– Comment définiriez vous votre travail ?
Je travaille de façon spontanée et intuitive. Mes projets sont parfois narratifs, parfois sculpturaux, je ne m’interdit rien en particulier. J’aime autant travailler sur des pièces industrielles que sur des pièces uniques. Je cherche à dessiner des objets qui délivrent un message joyeux et positif, loin de l’austérité ambiante. J’utilise un vocabulaire formel à la fois géométrique et organique. J’essaie au mieux de proposer des choses simples, évidentes mais surprenantes… Je n’ai aucune prétentions particulières, j’avance petit à petit avec le plus de simplicité et sincérité possible.
– Si vous ne retiendriez qu’un seul de vos projet, cela serait lequel ?
La lampe Binic pour Foscarini ! Elle représente un véritable carrefour dans mon parcours. Ce petit luminaire a attiré l’attention de nombreux éditeurs dont certains m’ont proposé une collaboration. Sans ses lumières je n’en serait pas là aujourd’hui!
– Nous nous sommes croisés à la biennale de saint-Étienne pour votre projet Bestiaire, délibérément orienté vers les enfants, pouvez vous nous en dire plus ?
La cité du design de Saint-Étienne m’a proposé d’imaginer une exposition et un atelier spécifiquement dédiée aux enfants à l’occasion de la biennale 2015. J’ai souhaité proposer une exposition simple, joyeuse et amusante pour s’adresser aux petits et pour replonger les grands dans des rêveries espiègles.
J’ai donc demandé à 14 créateurs d’horizons très différents d’imaginer une collection de déguisement en papier sur le thème du bestiaire. On déambule dans l’exposition comme dans un livre à grande échelle où chaque designer nous livre l’histoire de sa bestiole tour à tour sauvage ou apprivoisée. L’atelier propose aux enfants de se glisser dans la peau d’un illustrateur et de dessiner l’animal de leur choix sur un costume vierge. D’incroyables pelages sont déjà nés de ce laboratoire graphique aux allures de grands ménagerie!
– Quelle sont vos projet à venir ?
De nouvelles collaborations sont en cours mais je ne peux malheureusement pas les dévoiler pour le moment. Je continue évidemment à travailler avec Lexon, Moustache, Serralunga, Sancal, Foscarini… Je ne présente pas de grande nouveauté pour le salon du meuble de Milan cette année. Un projet d’oiseaux en céramiques intitulé « Bec » sera officiellement présenté par Bosa. Et la lampe « Binic » pour Foscarini va revêtir de nouvelles couleurs !
– Le projet que vous auriez aimé réaliser ?
Quelques luminaires de Serge Mouille par exemple…
– Est-il possible, pour terminer d’avoir un petit dessin spécial BED : Blog Esprit Design by Ionna Vautrin ?
Ci joint un petit teaser sur les nouvelles couleurs de la « Binic » pour Fosacrini
– Auriez-vous un nom à nous donner pour la prochaine interview ?
Jean Baptiste Fastrez (voir ses créations)
A la découverte de son univers créatif :
Merci à Ionna pour sa gentillesse et simplicité et ce joli gif animé !
Plus d’informations sur le designer : Ionna Vautrin (Retrouver tous ses articles sur BED)
DESIGN METAPHORIQUE, ALLEGORIQUE, SEMANTIQUE, POLYSEMIQUE… Ionna Vautrin utilise dans ses objets la métaphore filée c’est à dire une métaphore qui se poursuit dans une partie de son œuvre et qui nous conduit de la Bretagne au Japon. La métaphore filée opère une transformation sémantique …. Ionna se definit d’ailleurs comme designer semantique. Cette metaphore a commencé en 2008 avec un dessin Vautrin + Lavigne, Fabrica del Vapore qui a bien failli prendre le chemin de l’usine ( cf Giulio Iacchetti , François Mangeol) pour finalement prendre le chemin de la nature, de l’allegorie , de l’arbre et de la forêt
EXPERTE EN NEURONES MIROIRS ,EN IDENTITE NARRATIVE, EN OBJETS AMICAUX…. Beaucoup de jeunes designers devraient apprendre comment à partir de l’ecole de design de Nantes donc de la Province vu de Paris elle a construit sa route de petite fille de conte de fée vers la forteresse intramuros des » 7 designers connus »…. En temps que marketeur, je suis sur le QI https://www.ameasloyalty.com/image/cache/data/Mezzo%20radio%20Ionna%20Vautrin-500×500.jpg
INSPIRATION VASE SOTTSASS AU CIRVA A MARSEILLE…. Prototypes de vases en verre soufflé et porcelaine.Ce projet Vautrin-Delvigne a été présenté pendant le Salon du Meuble de Milan 2008, au sein de l’exposition Industreal Overture. Client italien : Industreal Referent Vase 38 et d’autres vases et jarres de Sottsass qui reprennent ce vocabulaire et cette grammaire formelles Innovation de Vautrin-Delvigne est usuelle…http://img.emailnewsletter-software.net/2chj_Vasen38.jpg
UNIQUE TRACE DE SOTTSASS…. OU PLUTOT DE CHARPIN ? dans Rombas designé avec Guillaume Delvigne
IONNA VAUTRIN N’A PAS UN TALENT…..MAIS PLUSIEURS. Je la suis depuis son duo avec Guillaume Lavigne. Elle explique qu’il y a plusieurs metiers dans le design, il ya aussi plusieurs talents. Elle est surtout connu pour des objets amicaux , de petites lampes coup de coeur (objet eclairant) ou une petite radio (objet audio) mais peu de meubles…. Très bonne en dessin à la main, comme dessinateur formel , comme dessinateur sémantique, comme creatrice de vocabulaire artistique… on est pas loin du talent de dessin de Jaime Hayon. Et comme Jaime elle parle 4 langues…..
DESIGNER DE L’ARBRE ET DES ANIMAUX DE LA FORET…. Le dessin de Ionna Vautrin ne rencontre pas souvent le dessin de matali grasset par contre elle va se retrouver sur le territoire de constance guisset et à un degres moindre sur celui d’Inga Sempé pour la France…. C’est moins evident chez les hommes mais Lehanneur et Graindorge me sont apparus clairement à la marge…… Alessi me parait être la cible internationale animalière de choix.constance guisset chez Moustache.
BATAILLE ITALO -ITALIENNE FONTANA ARTE VS FOSCARINI VS FLOS… Giorgio Biscaro , designer et ex de Foscarini, DA de FONTANA ARTE a choisi une lampe de Andreas Engesvik, un designer norvegien lumineux qui monte…. à 150000 occurences sur la toile
ET QU’EN EST IL DE LA REALITE STORYTELLEE, MARKETEE, COMMUNIQUEE ?
LA REALITE INDUSTRIELLE NE FAIT PAS REVER… http://media.tumblr.com/tumblr_mccanpHGDI1qfixdn.jpg
UN TALENT DANS L’ INSPIRATION ET LE DESSIN QU’ENVIE ET ENCOURAGE LUCAS NICHETTO…
UN DESSIN + UN DESTIN QUI INSPIRENT D’ AUTRES DESIGNERS EMERGENTS EN FRANCE ET AILLEURS… ici Pierre Favresse, directeur artistique d’Habitat… Lenny pour Elipson Il attend Arnaud Montebourg, le nouveau « Monsieur Design de la marque … Un avocat, un » designer de mots. »… comme se qualifie Benjamin Loyauté…. L’imagination part toujours du connu…. http://www.dkomag.com/wordpress/wp-content/uploads/2013/07/Lenny-Elipson-Habitat-croquis.jpg
DE BOUROULLEC A BINIC: LE CHEMIN DE LA MISS SISSI DE FOSCARINI… Sans l’ experience italienne, il n’y aurait peut être pas eu Bouroullec ( suivi de projets en Italie en italien) … Sans Bouroullec et un directeur artistique dont j’ai oublié le nom qui a changé d’entreprise pour Foscarini, il n’ y aurait pas eu Binic … Sans Starck et Miss Sissi ( le business model qui conduit au changement d’echelle du projet ) il n’y aurait pas eu Binic ….BINIC etait un phare breton qui a beaucoup retrecie entre le premier modele et le dernier… Il est passé de la galerie ou de la mini serie à la boutique. http://img.youtube.com/vi/TrXVO846SFg/0.jpg