Les rencontres sont sources de toutes les collaborations, participant fin 2011 à un atelier design organisé par l’Edito, je rencontre Bertrand Vignau-Lous encadrant l’événement et apparentent à un collectif nommé Entreautre.
Désireux d’en savoir plus, je vous propose de découvrir son collectif au travers d’une interview.
Entreautre se compose de 4 designers (de haut en bas)
Bertrand Vignau-Lous, Christophe Tincelin, Adrien Chiodo et Julien Mélique.
– Pouvez-vous nous expliquer votre parcours, formations en quelques mots ?
Nous avons créé le collectif Entreautre suite à nos études en design à l’Université de Technologie de Compiègne, d’abord de manière informelle lors d’ateliers créatifs organisés en marge de nos activités professionnelles.
En 2011, tout s’est accéléré avec l’inauguration de notre maison d’édition et la commercialisation d’une première ligne de luminaires.
Nous développons nos idées sur tout le cycle de création, d’industrialisation et de commercialisation des produits. Le but est de mettre au point une production industrielle à échelle humaine, en réduisant au maximum le nombre d’intermédiaires du créateur au client, et en favorisant la production locale et la réduction des flux de matières.
– Pouvez-vous définir votre travail en un mot ? Un objet ?
En quelques mots ce serait : Donner du sens aux objets. Pour l’objet : le stylo bic noir (principal outil de travail)
– Travaillez-vous dans un studio ?
Notre équipe est partagée entre Paris et le sud de la France. Nous nous retrouvons quotidiennement grâce aux outils d’échanges modernes, et organisons à échéances régulières des ateliers de travail collectif.
C’est l’occasion de faire émerger de nouvelles idées, l’émulation du groupe est un vrai plus pour la créativité.
– Quelle a été la première création de votre maison d’édition ?
La lampe Résille, par la suite déclinée dans une collection de trois luminaires.
L’idée est venue au cours d’ateliers que nous menions autour d’un même thème, la recherche de principes astucieux et originaux de conception, pour combiner des éléments standardisés dans des objets élégants, fonctionnels et à coût abordable pour des produits de créateurs en édition limitée.
Ce thème général a constitué un cadre de réflexion plutôt fécond, car parmi nos prochaines créations deux en seront directement issues.
La lampe Résille est venue d’une idée simple: « le câble fait la structure« . Ce principe a ensuite été décliné dans plusieurs projets formellement très différents.
Nous avons retenu l’idée d’un maillage du câble, mais autour d’une feuille plastique pour diffuser la lumière – la seule contrainte étant de conserver son rôle structurant au câble.
Pas de câble, pas de lampe ! Nous nous sommes intéressés au propylène pour son coût et ses intéressantes propriétés de diffusion de la lumière. Il existe de plus dans une grande gamme couleur, et il est facile à mettre en œuvre.
De plus, la création de volume à partir de plaques et de techniques d’assemblages faciles nous est apparu comme un terrain d’expression plastique très stimulant.
L’idée était alors bien posée, et les recherches ont convergé vers la réalisation des premiers prototypes, retenus pour une exposition à la biennale de Saint-Etienne.
C’était très enthousiasmant pour nous, cela nous a beaucoup encouragé dans notre démarche.
A ce stade, il restait à finaliser le dessin de la lampe, et surtout à attaquer sa conception détaillée et son industrialisation.
– Avoir des idées c’est bien, les créer, et les distribuer, c’est mieux! Pouvez-vous nous en dire un peu plus vis à vis de la commercialisation de vos créations (choix, conseils, partenaires…)
Pour certains projets, nous avons choisi de travailler avec des éditeurs.
Minoluce pour Roche-Bobois.
Avec Entreautre Edit, nous avons créé une marque, et nous assumons tout le processus de création des objets jusqu’à la distribution. Mais il faut être réaliste, notre périmètre d’action est relativement limité à cause des investissements nécessaires à la sortie d’une gamme de produits.
Les choses se font petit à petit, et nous commençons par des projets simples.
Enfin, pour les prestations de design produit auprès des entreprises, la commercialisation et la distribution sont bien entendu gérées par nos clients, mais il faut s’en préoccuper dès la conception aussi ces questions ne sont jamais vraiment absentes de notre travail.
D’une manière générale, nous travaillons en profondeur sur les projets, et sommes confrontés aux problématiques techniques et de faisabilité, de production, de distribution, etc… c’est du Deep-design !
– Pour vous, le plus important dans une création est ? La Praticité ? La Poésie ? L’Usabilité ? Le Processus de création simplifié ?… L’humour ?
Le plus important pour une création, c’est qu’elle trouve son public ! Pour un produit, tout va donc beaucoup dépendre des utilisateurs, ce qu’ils en attendent et le prix qu’ils sont prêts à mettre!
Un objet destiné à une édition très limitée, vendu en galerie par exemple, n’a pas du tout les mêmes contraintes qu’un produit destiné à une diffusion massive.
Cela étant, il y a des invariants, et le design est une alchimie qui cherche toujours à fusionner esthétique ET fonctionnalité dans un produit. La valeur d’un objet porte aussi sur l’ingéniosité contenue, le message qu’il véhicule, la poésie qu’il exprime…
– Un conseil à donner au personnes désireuses de se lancer et de devenir designer ?
Aller au bout de ses idées, les matérialiser et se confronter au réel.
– Quelle est votre méthode de travail ?
Nous avons chacun notre manière d’aborder les projets : intellectuelle, manuelle, organisée ou euphorique… La force du groupe c’est de savoir collecter et synthétiser les meilleures idées, et surtout de savoir les faire vivre !
– La vie d’un designer est-elle enviable ?
Nous sommes amené à nous déplacer et à collaborer avec des gens très différents culturellement, professionnellement. Cette richesse de voyages et de rencontres est stimulante.
– Nous avons collaboré durant un atelier, la formation est-elle une activité que vous souhaitez développer ?
C’est un exercice intéressant, cela permet de prendre du recul sur sa méthode de travail, et l’atelier en lui-même demande une gymnastique intellectuelle assez stimulante.
– Quels est votre prochain projet ?
Une nouvelle gamme de luminaires (design démocratique) pour Entreautre Edit, la coédition des petites lampes Ododo et du mobilier avec Ledito.
Côté studio, des projets en cours dans les domaines du sport et de l’électronique grand public
– Le projet que vous auriez aimé réaliser ?
Le produit idéal peut-être… mais c’est un peu comme le mouvement perpétuel : ça n’existe pas.
– Pourquoi accepter de répondre à mes questions ?
Pour communiquer sur le studio Entreautre !
– Est-il possible, pour terminer d’avoir un petit dessin spécial BED : Blog Esprit Design by Entreautre?
Merci au collectif Entreautre pour sa gentillesse et disponibilité, en leur souhaitant une pleine réussite dans la suite de leur business.
Plus d’information sur le collectif : Entreautre
Pourquoi toujours parler de gloire et par essence de starification du métier.
La question qui me revient régulièrement, merci la conjoncture, est plus comment mettre en valeur un parcourt, un cv propre, qui n’est pas dans un chemin tout trace des parcourt à la française.
La récurrente pour les jeunes designers souhaitant aussi exercé au sein d’un pôle ou d’une entreprise créative et la problématique de la réalisation des prototypes. Un chemin de croix ou il faut réunir les moyens financier, humains, pour un objet, d’etagere, de galerie, ou de brocante?
Irène Berthezène a écrit… »Designer, je crois que c’est un vrai métier, tout comme écrivain ». Selon Wikipedia « Un écrivain ou une écrivaine1 est une personne qui rédige des ouvrages littéraires ou scientifiques, ou encore qui est habile dans l’art d’écrire. » Il n’ y a pas d’école d’écrivains… 😆 et beaucoup d’ecrivains se posent la question sur le travail et le métier d’écrivain
« Certaines formes d’écriture ne relevant pas toujours de l’écriture littéraire, sont parfois considérées comme relevant du travail d’un écrivain. C’est le cas notamment pour :les philosophes les journalistes les scénaristes pour le cinéma les scénaristes de bandes dessinées les auteurs de chansons les critiques gastronomiques » 😆 😆 😆 Beaucoup de designers connus sont des scéraristes…de leur gloire 😮 😮 😮
http://www.scenario-buzz.com/2011/03/10/scenariste-cest-un-vrai-metier-meme-le-pole-emploi-le-sait/
AUTO PRODUCTION AUTO EDITION?
Auto-production et auto-édition en design :économie de crise ou autonomie de création ?Irène Berthezène (ex ensci) sur son blog projectitude repris par RDD voudrait bien nous éclairer 💡 mais il semble que les commentaires sont pour le moins confus….de même que les réponses…. des experts… 😆
http://projectitude.blogspot.fr/2011/09/essai-sur-lauto-production-et-lauto.html
J’AI RIEN COMPRIS…AUTO EDITION?
Entreautre se compose de 4 designers Bertrand Vignau-Lous, Christophe Tincelin, Adrien Chiodo et Julien Mélique…..
Sur la page d’accueil d’entreautre.f si je clique sur Auto ÉDITION (L’auto-édition ou autoédition consiste pour un auteur à prendre lui-même en charge l’édition de ses ouvrages, sans passer par l’intermédiaire d’une maison d’édition.)
Entreautre édite ses objets, je tombe sur cette table de Thomas Merlin…sans autre lien pour acheter.
https://sites.google.com/a/entreautre.fr/edit/
CHAT ALORS!!!!
Le fil électrique ne fait pas bobine?
http://www.mobiliermoss.com/images/luminaire-wire-design-fil8-xl.jpg
Je ne savais même pas que l’on faisait des études en design à l’Université de Technologie de Compiègne…. ni Wikipedia d’ailleurs…
Comme je suis souvent au VIA et au lieu du design à Paris , et dans les expos ici et là à Paris et Milan ,je n’ai jamais vu un compiénois ….
Les designers du futur !! Chapeau !! C’est vraiment tout ce que j’aime !
Stéphanie