Sori Yanagi (1915-2011) crée le tabouret Butterfly en 1954. Trois ans plus tard, il remporte une médaille d’or à la triennale de Milan. Son succès ne s’est jamais démenti depuis. Edité par Vitra, il fait aussi partie de la collection du Musée d’Art Moderne de New York.
Le tabouret est composé de deux pièces courbées identiques, liées entre elles par une tige en laiton. Il matérialise la rencontre, l’alliance entre l’Orient et l’Occident. Yanagi a utilisé la technique du contreplaqué moulé employée par des créateurs occidentaux connus, mise au point par les Eames et aussi utilisée par Arne Jacobsen.
Étudiant en français, il avait accompagné Charlotte Perriand de 1940 à 1942 lors de son séjour au Japon, ce qui lui avait permis de découvrir ce qui se faisait en Occident. Ce qui laisse supposer qu’il s’est inspiré du mobilier occidental puisque ce genre de siège n’existait pas dans les intérieurs japonais, où on s’asseyait traditionnellement par terre, sur des tatamis.
La forme du tabouret est plus orientale et rappelle les idéogrammes japonais. Les deux morceaux recourbés évoquent les ailes d’un papillon, d’où le nom ; mais aussi les torii, des portails qui marquent l’entrée des sanctuaires shintoïstes.
C’est une création aux formes simples, visuellement proche d’un travail artisanal. Même si Yanagi crée en 1952 le Yanagi Industrial Design Institute, il reste proche de l’artisanat japonais traditionnel. Son père S?etsu avait fondé le mouvement Mingei, qui souhaitait promouvoir et préserver l’artisanat, les objets usuels de tous les jours.
Le musée du Quai Branly avait organisé une exposition sur ce mouvement en 2008, L’Esprit Mingei au Japon, et repris le tabouret Butterfly pour l’affiche de l’exposition.
Il est encore largement utilisé aujourd’hui, parfois détourné en tant que table d’appoint. Sa forme élégante permet de l’intégrer dans n’importe quel intérieur, comme si un papillon venait s’y poser et s’y figer.
Sori Yanagi disait d’ailleurs que « la beauté vraie n’est pas faite ; elle naît naturellement .»
Pour en savoir plus sur le designer : Sori Yanagi
AFTER SORI YANAGI… GUIANCARLO MINO (EX ECAL) POUR CINNA http://www.marieclairemaison.com/data/photo/mh600_c18/7d9a10d2427irlino.jpg
L’Idée du Mingei (1933), S?etsu Yanagi, philosophe et père de Sori définit ainsi le mouvement : « Il doit être modeste mais non de pacotille, bon marché mais non fragile. La malhonnêteté, la perversité, le luxe, voilà ce que les objets Mingei doivent au plus haut point éviter : ce qui est naturel, sincère, sûr, simple, telles sont les caractéristiques du Mingei. »…. On ne peut considerer que ce tabouret se situe dans mouvement avec un prix entre 600 et 1000 euros selon la provenance allemande ou japonaise et les finittions. La filiation illustré en couverture de l’expo du quai branly est une construction commerciale et marketing puisque ce mouvement Mingei est lié au mouvement art and crafts anglais alors que le design est lié à l’industrie avec quelquefois la politique de prix elitiste de l’artisanat d’arthttp://www.toutpourlesfemmes.com/sites/default/files/public/IMG/jpg/mingei.jpg
SORI YANAGI n’est pas qu’un designer de tabourets, ni de meubles, ni d’art de la table.. C’est aussi un product designer / designer produit. Je crois que les americains ont souhaité ? exigé? en premier le design d’une radio. Inutile de dire pourquoi….. mais je n’ai pas trouvé de photo…. https://m1.behance.net/rendition/modules/116216011/disp/8d66c1eebb96f08b7dcb6128a64dd320.jpg
LES AMERICAINS ETANT ETHNOCENTRES, C’EST UNE REPONSE SUBTILE A LA DEMANDE D’AMERICANISATION DU MODE DE VIE JAPONAIS qui tient compte de la culture,de la tradition, de l’identité et de la dimension de l’habitat ….
CONTEXTUALISATION »Les années d’après-guerre au Japon ont été marqués par l’effort de reconstruction. Comme le Japon était sous le commandement suprême des forces alliées, l’Institut d’art industriel a été chargé de développer des meubles et des appareils électriques pour des maisons pour les forces d’occupation et de les produire dans tout le pays aussi rapidement que possible. Le régime a duré jusqu’en 1947, et, sur la base de modèles américains, a conduit les Japonais à adopter la technologie occidentale. L’américanisme a imprégné la vie quotidienne japonaise; et l’influence de style occidental reste intacte, même aujourd’hui. En 1950, lorsque la guerre de Corée a éclaté, le Japon a bénéficié immensément en tant que pays voisin et a connu un essor économique considérable. » traduction google du texte du Vitra. Design museum
Au moins trois points historiques sont passés sous silence -L’editeur initial choisi par Sori Yanagi est japonais son nom Tendo Mokko. – Le rôle des Etats Unis qui occupe le Japon dans sa reconstruction. – Ne jamais oublier que les americains voulaient montrer que les formes libres americaines etaient l’expression du monde libre face aux communistes enfermés derrière le rideau de fer. La recherche de Charles Eames a été financée en partie par le ministere americain de la Defense.