La couleur est lumière du point de vue scientifique, mais en pratique et dans le design en particulier, elle est matière. J’ai choisi cinq designers qui expérimentent la couleur, la pulvérisent, la fondent, l’emprisonnent ou encore l’impriment en 3D. Tous se réinventent en coloristes.
Souvent dissociée de la forme globale de l’objet, la couleur n’apparaît souvent que sur des détails, elle a une fonction à part dans le design produit. Généralement accusée de brouiller les pistes ou du moins la lisibilité d’un objet, la production multicolore existe mais s’inscrit souvent dans un répertoire précis, comme les objets pour enfants, les articles de sport, les objets fantaisie frôlant un kitsch assumé.
Les projets qui vont suivre prennent le contrepied des problématiques de l’usage et abordent frontalement la couleur, pour elle-même. Elle est le point de départ du projet et suscite expérimentations et mise en place de nouveaux procédés : entre chimie, mélanges secrets et sculptures.
Nadine Goepfert, designer textile, fait suite à une série d’expérimentations sur la glace et les agrégats de couleurs en imaginant Coiceidence. Ce projet rend le procédé de teinture à la fois transparent, lent et aléatoire. Elle travaille la couleur en la changeant d’état : elle la moule puis la congèle. Pour ce faire, elle imagine deux étagères, structure nécessaire à son procédé de coloration. L’une est basse, pour accueillir le textile, l’autre plus haute est perforée. Elle est le support permettant aux blocs de glace colorés de fondre et de s’écouler sur le textile placé à l’étage inférieur. Lentement la couleur glacée fond et crée par son écoulement des motifs uniques. Les couleurs se superposent, se mélangent, le tissu s’imbibe. Le spectateur témoin de son produit en train de se crée, observe le procédé.
La couleur est diluée, gelée, fondue, elle détrempe, se mélange. Ces différents états de couleurs assurent un aléatoire certifié au résultat final.
En savoir plus sur le projet : Coiceidence – Nadine Goepfert – Allemagne
Laureline Galliot se réclame autant de la peinture que du design. Pour son projet de diplôme Contour et masse elle choisit de s’affranchir des délimitations des objets et imagine des procédés de création où le designer est à même de concevoir sa palette numérique en 3D. Elle transpose l’outil palette du peintre, en outil numérique immatériel. Ainsi elle invente son processus de création, répondant à ses envies à la fois de peintre et de designer.
Elle choisit deux outils numériques : un logiciel relatif à l’animation 3D pour modéliser ses objets et leurs reproductions en volume et en couleur grâce à une imprimante 3D. C’est à la fois un jeu de textures et de correspondances colorées qu’elle imagine. Ce couple d’outils lui permet de dessiner littéralement dans la couleur. Elle peut ainsi modeler, visualiser en amont les déformations, les effets de couleurs et leurs juxtapositions. La matière est dictée par ses propriétés visuelles, en l’occurrence des effets numériques, des couleurs franches, des flous, des mélanges de photos et de peinture numérique.
En savoir plus sur le projet : Contour et masse – Laureline Galliot – France
James Shaw porte la couleur comme un étendard guerrier. Il imagine des armes Making Guns series pour qu’elles deviennent son arsenal et lutter pour la défense d’un territoire créatif, contre la banalité et l’oppression des systèmes de production industrielle. « Chaque pistolet est une innovation en soi, et chaque arme est capable de produire de nouvelles innovations. Ces armes sont des outils pour créer, pour faire des images de possibles nouveaux mondes » déclare le designer anglais. De ce discours politisé et militaire, mon attention s’est portée au Papier Maché Gun, car la place de la couleur est, grâce cette arme : massive.
Un mélange de fibre de papier recyclé, d’eau, de colle et un pistolet sous pression, permettent à James Shaw de réaliser un flocage sur des objets existants de sa fabrication. La couleur s’épaissit et s’intensifie en fonction de ses projections et de leurs fréquences. Il crée des mélanges de couleurs, des dégradés et laisse volontairement son processus visible en laissant des parties en réserve. La couleur, là encore, devient une texture, elle est épaisse et rugueuse dans le travail de James Shaw.
En savoir plus sur le projet : Making Guns Series – James Shaw – Angleterre
Colour provenance – (ou l’origine des couleurs en français) est le projet de diplôme de Laura Daza de la St Martins School of Art de Londres. Elle décrit son projet de cette façon : « Couleur Provenance est une enquête visuelle et une interprétation des origines antiques des pigments de couleur. En développant une compréhension et une connaissance approfondie de la façon dont la couleur est fabriquée et utilisée dans le passé, j’espère à la fois à célébrer les rites anciens, les techniques alchimiques et nous encourager à apprécier l’origine des couleurs« .
Ce projet est une réponse aux couleurs digitales appauvries, selon elle. En enquêtant sur l’origine et la fabrication de couleurs, elle crée un peu de magie dans le processus, comme le ferait un alchimiste. Elle dévoile certains de ses secrets de fabrication dans cet ebook (voir ici).
En savoir plus sur le projet : Colour provenance – Laura Daza
crédit photo kkgas photography
Le résultat matérialisé de ses concassages, mixages correspond à des objets matières aux couleurs denses. Le projet de Studio Monsieur, Pigments, s’inscrit dans ce même principe de création de matière avant même d’être forme ou fonction. Studio Monsieur déclare dans un entretien à Strabic : « Dès que l’on rajoutait quelque chose dans le dessin, la forme prenait le pouvoir et la couleur devenait anecdotique… ». Là, semble résider l’enjeu du travail de la couleur. La forme suit la fonction tandis que la couleur dicte la forme.
EN savoir plus sur le projet : Pigment – Studio Monsieur (Parution sur BED)
A travers ces différents projets, on observe des prises de risques, des expérimentations, des inventions de procédés pour changer la perception d’un tout. Il y a une grande créativité déployée pour faire correspondre de manière assez précise, un désir, une image mentale et sensible à la réalité et donner forme à un design plus coloré que jamais.
Laureline GALLIOT A BEAUCOUP DE TALENTS: EST CE UNE PEINTURE DU DESIGN CONTEMPORAIN?… Je ne comprends pas tout ce qu’elle écrit même pour un workshop pour enfants… Quelquefois les ENSCI sont les ateliers de impénetrables, une sorte de Sorbonne du design bien dans l’esprit français qui intellectualise tout diraient nos cousins italiens. En dehors du cochon à monnaie tombé dans un bain de couleurs qui me fait penser au cochon à monnaie et à fleurs (belle trouvaille du designer styliste hollandais Marcel Wanders de mixer deux typologies d’objets dans son style), je trouve que la relecture à la Eindhoven bis de la Bouilloire de STARck pour Alessi est brillante mais probablement pas pour Alberto Alessi mais on est ici dans du design artisanal ( impressionniste ? Non ? Sinon cochon de Monet me fait bien rire)https://www.centrepompidou.fr/media/imgcoll/Collection/3I/02/3I02284_normal.jpg
MA CONCLUSION: UNE COULEUR N’EST JAMAIS LIBRE…. ELLE EST TOUJOURS CONTEXTUELLE SUR UNE CHOSE, SUR UN ARTEFACT ( UN OBJET D’ ART OU D’ARTISANAT OU DE DESIGN) PLACE DANS UN CONTEXTE , DANS UN ESPACE PHYSIQUE ET DANS L’ESPACE MENTAL DU SUJET EN RELATION AVEC D’AUTRES CHOSES STOCKE EN MEMOIRE DE MANIERE LE PLUS SOUVENT NON CONSCIENTES… Il faut commencer à faire un pont entre l’esthétique et les neurosciences, c’est à dire faire de la neuroesthetique car nous avons des années de psychologie cognitive, d’imagerie avec les IRM . La pub, le marketing, la com, le management savent l’utiliser vers le CONsommateur mieux que le design….
LA COULEUR DEVRAIT ËTRE UNE MATIERE ( SCOLAIRE)… Quand on utilise un mot on devrait dire dans quel contexte on l’utilise. La couleur perçu par un sujet n’est pas plus une matière qu’une lumière , c’est à dire de la physique donc de la science dure C’est une construction de l’esprit du sujet….car souvent la couleur perçu n’existe que dans la tête de celui qui regarde. Toute couleur est mise en relation avec une objet enregistrée. La psychologie qui est de moins en moins une science molle, nous dira qu’ une pomme rouge sera liée à un fruit pour un enfant , à l’amour pour un adulte et au sang pour une personne agée . Tout le monde sera d’accord pour le bleu qui sera lié au ciel Allez expliquer à un enfant pourquoi le ciel est bleu alors que sans atmosphere il est noir et pourquoi le soleil jaune pour tout le monde sauf pour les astronautes dans l’espace le voit blanc. Dessin de 5, 5 designers
UN SCHEMA VAUT MIEUX QU’UN LONG DISCOURS… COURS DE 1ere Chacun voit non l’objet , non la lumière incidente sur l’objet mais ce qui est construit dans tous les sens par des circuits neuronaux dans son cerveau ….http://pst.chez-alice.fr/image7/voir.gif
CONTRAIREMENT AU SCIENTIFIQUE + PHILOSOPHE DESCARTES, JE PENSE DONC JE NE SUIS PAS…. Des la première phrase je ne comprends pas »La couleur est lumière du point de vue scientifique, mais en pratique et dans le design en particulier, elle est matière »…… Nous avons ici des OBJETS qui reflechissent la LUMIERE ou plutôt dans unblog des photos d’objets et moi le regardeur, le SUJET REGARDANT dans tous les sens du terme, je les perçois par un de mes 5 sens, la VUE … Depuis 25 siècles et ARISTOTE, nous avons 5 sens et en fait c’est bien plus. Dans notre cerveau, quand je regarde , beaucouyp d’autres sens sont actionnés.En fait c’est non mon oeil mais mon cerveau avec ses 100 millards de neurones avec 10000 connections chacun qui les intrepretent à partir de mes MEMOIRES NON CONSCIENTES… et assez souvent avec ma MEMOIRE EXTERNE…Pour moi la couleur est la SURFACE des CHOSES… ici une fine couche de matière sur la matière principale de l’objet mais dans mon ecran il y a des couleurs et aucune couche de matière supplementaire car les COULEURS sont faites par SYNTHESE ADDITIVE DES COULEURS…contrairement aux couleurs de l’OBJET VU qui est fait par SYNTHESE SOUSTRATIVE DES COULEURS… J’espere vous avoir éclairé sur le fait que le design est mal assis entre deux chaises LES ARTS et LES SCIENCES… Quand je dis à la surface des choses, j’ai oublié certains Ensci dont Mathieu LEHANNEUR: Objets therapeutiques.