Véritable enchantement dans la Galerie des Gobelins lors de l’exposition « A table !« , la table de réunion, création 2014 de l’artiste Salomé de Fontainieu, impressionne par ses dimensions (500 x 180 x 75 cm), sa forme et le motif de son plateau. Salomé de Fontainieu, autodidacte passionnée, est repérée dès 2006 par le Mobilier National pour réaliser le bureau du Ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres. En 2008, lauréate de l’appel à projet du VIA, elle collabore avec Godefroy de Virieu à l’élaboration d’une chaise en lamellé décollé, exposée au salon du Meuble de Milan.
La table de réunion a été réalisée lors de sa collaboration avec l’Atelier de Recherche et Création (ARC) du Mobilier National. Cette vénérable institution, dont les origines remontent à l’époque de Louis XIV, gère le mobilier du pouvoir. Le motif du plateau est d’inspiration cinétique. Plus particulièrement les travaux de Carlos Cruz-Diez.
« Ses multiples investigations ont apporté une nouvelle approche sur le phénomène de la couleur dans le domaine de l’art en développant notamment l’univers perceptif de celle-ci. Ces œuvres d’art cinétique, en particulier les physichromies révèlent des conditions et des comportements différents de la couleur. Elles se modifient en fonction du déplacement du spectateur et de l’intensité de la lumière ambiante, en projetant la couleur dans l’espace pour créer une situation évolutive de couleur additive, reflétée et soustractive. » (Wikipedia)
Dans cette table se concrétise l’art de Salomé de Fontainieu et le travail des artisans de l’ARC. Ils revisitent ensemble la marqueterie. La pièce est issue du savoir-faire exceptionnel des artisans passionnés de l’ARC qui ont inventés des outils sur mesure permettant à la designer de concevoir ce plateau un peu comme, une peinture, un collage contemporain.
Avec cette table de réunion composée de près de 300 lamelles en chêne teinté noir, koko gris, bouleau gris, bouleau rouge montées sur une âme en nid d’abeille posée sur un piètement en métal laqué noir satiné, le travail d’excellence des techniciens d’art se matérialise en un trésor pour les générations futures. Les lamelles noires et grises, préalablement teintées dans la masse sont reteintées en surface d’un ton vert de gris une fois l’assemblage réalisé. Ce n’est qu’une fois cette opération accomplie que les très fines lamelles rouges sont incrustées afin de faire ressortir la richesse de ces couleurs.
La table a été conçue telle une sculpture. Sa forme a été au préalable établie, mais elle a été réalisée in situ, au gré de l’inspiration de l’artiste. Comme le dit si bien Yves Mézières, un des artisans ayant travaillé sur la table avec Jérôme Bescond : « A chaque fois que l’on change de place, à chaque fois que la lumière change la table change, c’est extraordinaire.«
Et en effet, lors de l’exposition, un rayon de soleil dévoilant la table, en faisant le tour de la table, on observe en effet ce phénomène.
C’est avec une volonté de promouvoir l’innovation et soutenir les créateurs qu’Andrée Malraux créé en 1963 l’ARC. Cette institution réalisera en 1971, pour Georges Pompidou le réaménagement des appartements de l’Élysée avec le designer Pierre Paulin. C’est aujourd’hui un espace de liberté pour les créateurs. Comme le dit si bien l’administrateur du Mobilier National, Bernard Schotter, peu importe le temps passé, l’important est l’innovation, la performance et la beauté des formes.
Plus d’informations sur le designer : Salomé de Fontainieu
Pour retrouver quelques œuvres de l’artiste, la galerie Diane de Polignac la représente à Paris.
Et dès le 27 mars 2015, le Mobilier National présente lors d’une exposition l’Héritage et savoir-faire des ateliers du Mobilier national.
Merci à Philippe LC pour cette première contribution et découverte pour BED !
je ne vois pas trop le rapport avec Tolix ?
DE FONTAINIEU, DE POLIGNAC, DE VIRIEU, Renaud Donnedieu de Vabres…. Cela fait reference à cet article du Point sur le fondateur de TOLIX , Xavier Pauchard …. » Nonobstant l’absence de noblesse de sa naissance, la chaise « A » de Tolix est devenue un emblème national, Et pour cause, ce n’est ni un architecte, ni un artiste, comme de coutume concernant le design pérenne, mais un petit couvreur-zingueur de province qui a signé cette chaise devenue mythique. » Culte du design : la chaise Tolix A LE POINT