En attendant la rentrée dans les différentes écoles de Design française, petit retour sur les diplômes et plus particulièrement les projets de diplômes DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique) option Design de l’école stéphanoise ESADSE.
Un jeune designer est marqué par sa formation, ses projets d’études vont le suivre pendant quelques années, soigneusement rangés lui permettant d’aller taper aux portes d’agences ou bureaux avec un peu de matière !
Voici la promotion 2014 :
Le projet : « Procédé d’impression 3D de bois » par Pierrick Faure
« Imaginé comme une expérience d’autoproduction au sein d’un atelier de menuiserie, mon projet, à mi-chemin entre artisanat et fabrication numérique, tend à redéfinir le statut de l’impression 3D en la combinant avec les procédés d’usinage traditionnels du bois. Si chaque découpe, chaque usinage produit des copeaux et engendre de la sciure s’accumulant dans l’atelier, leur recyclage est pourtant incertain.
Or, cette poussière est toujours du bois et constitue une ressource locale à profusion dont on ne sait que faire. En mélangeant ces résidus avec certains liants, ils redeviennent matière première au même titre que leur matériau d’origine, et par le biais de l’impression 3D par dépôt de fil, ils permettent d’en tirer des volumes. En jouant sur ses propriétés d’étreinte, la matière extrudée vient s’agglomérer directement sur les pièces usinées afin de créer différentes typologies d’assemblages définitifs.
En partant du principe que l’impression 3D ne se justifie pas pour toutes les phases de la production ou que certains usinages sont trop coûteux en matière, il s’agit d’exploiter au mieux les capacités techniques des différents modes de fabrication et leur langage plastique. C’est cette idée de juste équilibre entre économie de matière et des ressources techniques qui est au cœur de mon projet.«
Le projet : « D’une certaine tenue » par Marie Strina
« Le projet D’une certaine tenue est issu de réflexions cherchant à mieux comprendre comment les objets qui nous entourent induisent un mouvement ; une posture et une gestuelle singulière de notre corps.
Cette série d’objets, à travers leurs jeux d’échelles et leur proximité plus ou moins forte avec le corps, aborde la question sous différents angles. Celui du maintien, à travers les éléments à revêtir Sode et Muneita. Celui de la posture et du confort avec les trois principes d’assises Seiza. Celui de la gestuelle, autour de la collection des arts de la table Edo. Tous induisent une posture identique, dressée et maintenue.
Notre culture matérielle actuelle semble accompagner un certain abandon du corps. Se noyer dans un large fauteuil peut certes paraître réconfortant, mais aussi être perçu comme se noyer dans un environnement. Il s’agit ici de ne pas se limiter à un rapport d’usage entre l’individu et ce qui l’entoure, mais de mieux cerner jusqu’à quel point ces propositions sont capables de provoquer une prise de conscience du geste qu’il effectue : de la manière dont il s’assoie, à celle dont il tient ses couverts ou encore dont il relève son col. Ces éléments mettent en avant un certain comportement de soi. Une allure. Ils tendent à redonner une importance à chaque geste et chaque choix que l’on effectue. Par la posture, l’attitude, la gestuelle, ils deviennent révélateurs du corps. Révélateurs de l’individu.«
Le projet : « Atelier intuitif » par Mathieu Perrais
« Cet atelier de cuisine intuitif traite du rapport entre évidence et appropriation. En partant du contexte de la cuisine, j’ai imaginé une série d’objets-outils de préparation et de cuisson qui mettrait en avant un rapport libre à la fonction et à l’appropriation de ces outils.
Le projet se présente comme une scène qui décompose l’acte de cuisiner et intervient sur deux pôles : la préparation et la cuisson. Les deux pôles sont constitués d’un ou de plusieurs éléments centraux fixes autour desquels gravite une gamme d’ustensiles. Pour la préparation, le billot se présente comme un bloc massif dont les découpes révèlent une évidence de manipulation renforcée par une série d’accessoires. Pour la cuisson, les « objets-électroménagers » sont composés de pierres brutes chauffantes faisant référence à un usage fondamental et universel. La gamme d’outils vient ici révéler le potentiel fonctionnel de cet usage fondamental.
Ce projet cherche à retranscrire l’idée d’une « abstraction manipulable » où l’évidence et la simplicité d’une forme permettent à l’utilisateur de se projeter dans son usage. Cet interstice entre évidence et abstraction permet non seulement une appréhension inconsciente et intuitive de ces outils mais aussi une ouverture pour l’imaginaire de celui qui les utilise, les regarde, les manipule. Cette ouverture est un élément essentiel qui pousse l’utilisateur à une réflexion sur ces objets et donc à leur appropriation. »
Une démarche nous rappelant le projet Avenir Sauvage par Emilie Ricada et Lionel Dinis Salazar
Le projet : « Habiter la voiture de demain » par Margaux Coudert
« C’est un travail sur l’expérience et l’émotion du passager dans une voiture d’un futur proche, dans laquelle le conducteur n’existe plus en tant que tel mais simplement comme passager. Je me suis interrogée sur la manière de se déplacer en 2020.
Comment concevoir un habitacle confortable et habitable pour la voiture de demain ?
Dans la conception de mon nouvel habitacle sans conducteur, je m’intéresse aux principes de l’habitat pouvant être transposés à l’automobile : le rapport entre l’homme et l’espace tout en intégrant des technologies du quotidien. L’habitacle est un espace de vie que l’on pourrait apparenter à l’habitat. Cet espace est une interface : on peut vivre pendant plusieurs heures de façon autonome, un refuge, un espace où l’on se sent bien. Pour y être à l’aise, il faut que l’espace soit personnalisable : habitable, où l’on peut travailler, communiquer, s’amuser, visionner un film, connecter son ordinateur, lire ou dormir, utiliser sa tablette… Le véhicule devient un « habitat mobile ». «
Le projet : « Dans les nuages… » par Gwendoline Del Campo
« L’intuition de départ de mon projet est de révéler le sens de l’objet grâce à son mode de fabrication. Transmettre une histoire à l’aide du savoir-faire utilisé pour le façonner : « La créativité mise au service de la tradition apporte un supplément d’âme, ce quelque chose insaisissable qui séduit et suscite le plaisir » explique la designer Emma Roux. Ce projet souligne un glissement des savoir-faire du textile vers des techniques de matériaux souples dans le domaine de l’ameublement.
Il expérimente les savoir-faire des ouvrages de dames ; cette discipline est une connaissance acquise par une pratique constante des femmes et transmise de génération en génération. Auparavant, l’ouvrage de dames, appelé aussi « travaux à l’aiguille », se plaçait au premier rang des occupations manuelles des femmes. Ces pratiques naissent du besoin primordial de porter des vêtements et des parures. Les « travaux à l’aiguille » sont acquis à l’école pour développer la dextérité, la rigueur et pour comprendre l’importance du travail manuel.
Aujourd’hui, l’ouvrage de dame est un mode de fabrication non considéré, jugé souvent désuet, suranné et dépassé. Il faut reconsidérer ces préjugés pour découvrir un potentiel de production sans limite. Dans mon projet, ce savoir-faire devient un processus de fabrication ; un travail sur le détail, la lenteur, l’ornement. Cette collection d’objets du quotidien naît d’une succession d’expérimentations de fibres, de savoir-faire, et d’une collaboration avec des entreprises et des artisans. »
Le projet : « La Cuisine » par Daria Ayvazova
« La cuisine incarne le quotidien de chaque foyer et est inscrite dans tout habitat, même de façon précaire. Elle possède des questions fondamentales de notre société comme la gestion de ressources alimentaires, le rapport sociétal, la convivialité et le respect de l’environnement. Son caractère multiforme et son ouverture vers des domaines liés directement et indirectement à la cellule habitable sont à l’origine de ce projet. Un élément à l’apparence banal, la cuisine, englobe pourtant des principes de divers domaines : physiologiques, socio-culturelles, politiques, économiques et écologiques.
D’un côté, c’est un lieu répondant aux besoins vitaux, d’échange et de partage, d’invention et d’expérimentation, de l’investissement affectif et collectif, la représentation des modes de vie et leur impact. D’un autre côté, une cuisine est la source de pollution et le lieu principal de la production des déchets. C’est la confluence de différentes sources d’énergies et de flux et leur gestion. »
le projet : « Objets Charpentés » par Anja Clerc
« Comment une exploration de la structure et des assemblages permet de ge?ne?rer un vocabulaire formel ?
En référence aux charpentes et aux formes architecturales, ce projet de recherche a débuté par une étude des forces dans la structure de l’objet et par une exploration du processus d’assemblage. Il en a suivi un travail de recherche autour de deux matériaux, indissociables de la structure : le frêne, pour sa grande dureté, et le cuir, pour sa résistance, sa longévité et sa légère souplesse qui permet une meilleure mise sous tension des différents éléments. En souhaitant simplifier les assemblages par l’absence de visseries et de colle, les limites de la structure sont poussées et les modes d’assemblages traditionnels réinterrogés.
Ce travail de recherche tente de proposer une alternative aux structures, de ne pas concevoir une table comme étant quatre pieds avec un plateau, mais comme étant un ensemble de forces qui permet l’élévation d’un plateau. De même, le lustre est un enjeu technique, où la lumière met en valeur les différents volumes. Quant à l’assise, la structure est entièrement basée sur la charge variable qui intervient lors de l’utilisation. «
Voici en image la suite des projets :
Plus d’informations sur l’école : ESADSE (Retrouver les articles de l’école)
Crédits photo : sbinoux
EN DESIGN IL FAUT SE FAIRE UN NOM ET POUR CERTAINS CE NE SERA PAS DU GATEAU ( CI DESSOUS UNE PIE EN ANGLAIS, UN CAMEMBERT EN FRANçAIS)…. Se faire un nom, une identité , un territoire de designer est indispensable pour un designer independant mais aussi pour les professions périphériques du design consulting, direction artistique, commissariat etc… C’est une cuisine MARKETING qui se nomme le BRANDING qui permet d’accéder utlerieurement au CO BRANDING bien plus remunérateur que le régime de plus en plus amincissant des ROYALTIES en FRANCE.http://www.name-list.net/images/stats/Ayvazova.jpg
LISIBILITEDésolé mais les photos des projets présentés ici ne sont pas aussi lisibles que celle trouvée sur la toile d’Oceane Mabilon. Quid du niveau des élèves et de l’école ? Le rapport jargonnant, sorbonnisant de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur de 2010 n’a pas plus de crédibilité que les « etudes » de la presse comme l’Etudiant . Quand à celui mondial de Business week, il est américano centré. Il faudrait que l’Europe du design se réveille… pour faire face à l’Amérique dominé par les USA et à l’Asie dominé par la Chine. http://payload295.cargocollective.com/1/15/490305/8202314/prt_320x212_1404737598.png
ENSAD SAINT ETIENNE 2011 http://www.core77.com/blog/object_culture/the_2011_edition_esad_saint_etienne_graduate_student_initiative_19874.asp
ART + DESIGN + tout le reste qui fait un pro ….. FAUT QUE CELA BOUGEhttp://www.telerama.fr/scenes/beaux-arts-faut-que-ca-bouge,75643.php
JE NE SUIS PAS D’ACCORD C’EST VALABLE POUR PRESQUE TOUTES LES ECOLES…. Dans l’enseignement classique de l’art on copie les maîtres. Le problème de l’enseignement en France dans le domaine de l’art et du design, c’est que les profs ne sont pas souvent des maîtres. C’est pourquoi, il ne faut pas trop regarder les objets à la sortie mais après un travail chez un ou deux maîtres qui n’ont pas obligatoirement une école de design. C’est sûr que les meubles sur une photo sont les meubles de l’ecole dessinés par François Mangeol bien connu de BED… mais ce n’est pas un projet J’ai vaguement vu une influence formelle de N°111 …. sur le luminaire de Faure… mais le « fond » ( matière process ) est different…. Le problème c’est d’arriver à toucher le fond pas souvent lisible ni à l’image ni dans le texte. Il faudrait trouver une forme de cadre pour les obliger à cadrer leur dessein
Si on jète un oeil sur le site de l’ESASDE j’ai l’impression que chaque année c’est les mêmes diplômes. Même forme même fond, même sujet… notamment le projet de la cuisine et d’un espace salon qu’on retrouve tout les ans!
MANQUE LE ROUGE….. LA COULEUR DE L’ENERGIE, DU RYTHME, DE L’URGENCE, QUI DEVELOPPENT LES PRISES DE DECISIONS RAPIDES….http://www.tuvie.com/wp-content/uploads/reddot-design-award-design-concept-2012.jpg
LE DESIGN EST UNE ECOLE DE LA MATIERE DANS TOUS LES SENS DU TERME…Même si le nombre d’objets se fait au détriment du sujet du jour et peut être même de son objet, on se croirait, pour certains projets , à la DAE Eindhoven l’ecole qui descend doucement du sommet au Pays Bas ou à la Staatliche Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe, l’ecole qui monte en Allemagne sous la conduite de mon maître à penser le philosophe Peter Sloterdijk….. Un objet c’est d’abord une silhouette et un concept avant d’être une matière. C’est pour avoir fait des silhouettes lisibles et bien contrastées dans des typologies d’ameublements bien identifiables que Pierrick Faure est en tête du sujet Il a choisi le contraste entre le noir symbole et code de l’elegance et du luxe et la matière dernière de base: la sciure imprimé en 3D . Il lui reste un gros travail en com ( 200 occurences) et…… en hair design et dress code….. Je ne sais comment se nomme son luminaire….. N°111 ? Un conseil: comme nous balayons une page web en forme de F , c’est une idée pour une mise en page pour son site FAURE ….http://static9.viadeo-static.com/servlet/photo?memberId=002te0m4xwy44i5&height=185&width=140&ts=1320486644000
Belle promotion dans tous les sens du terme….. mais je ne me ferais jamais à ce nom administratif pas sexy et mal brandé ESADSE. Un jeune designer est marqué au fer rouge dès ses études par le contenu de sa formation, par la pédagogie de l’école , par la personnalité de ses profs, par la disponibilité des machines des ateliers, par les workshops, par les partenariats signés par l’école mais aussi par l’image de son école ( il suffit de lire le magazine l’Etudiant pour comprendre le veritable tri selectif des recruteurs et des personnes influentes du métier ). Il est marqué par l’image et l’economie de son pays et de sa ville.Ses projets d’études vont le suivre presqu’ ad vitam aeternam sur le net qui a beaucoup plus de mémoire que nous tous…. A lui de nous donner sa LECTURE DU FUTUR DE L’OBJET dans son blog, dans son site et dans les réseaux sociaux…. Je n’est vu que des « OBJETS CLASSIQUES » pas vu un seul NEO OBJET pour reprendre la catégorisation d’ Alain Cadix à la tête de la MISSION DESIGN….